Symboles pré-chrétiens dans nos rêves d’occidentaux

Tel un enfant apprenant sur différents plans, on peut penser que dans le psychisme collectif, l’acquisition dans un domaine induit un statu quo dans un autre, voire une régression.

Ainsi l’ère du christianisme a été pendant 2 000 ans l’occasion pour l’homme de progresser dans le domaine de l’esprit et le côté masculin de l’être humain. Il faut penser que l’avenir nous donnera le défi d’intégrer notre raison et mental et le corps et la féminité, afin de réaliser notre humanité et de préserver notre Terre, marquée comme notre corps du sceau du féminin.

Jung et d’autres auteurs dans son sillage ont largement traité du lien entre les images de notre psyché et le symbolisme des périodes historiques chrétiennes et notamment du XVIe siècle et ses alchimistes. Les trois articles « Art et religion en Gaule » qui précèdent traitent d’une période antérieure sur notre territoire. Le symbolisme propre à la religion et à la spiritualité de cette période pré-chrétienne apparait encore dans nos rêves (notre inconscient collectif). Il s’agit d’éléments refoulés collectivement du fait du christianisme (exemple : les déesses-mères). Peut-être faut-il repasser par là pour pouvoir d’une part comprendre certains symboles de nos rêves et d’autre part avancer dans l’intégration du féminin et du masculin en nous et dans le monde.

Vierge Noire D’Auvergne, survivance des déesses-mères pré-chrétiennes

Jung disait fort justement que pour comprendre une époque dans ses dimensions réelles et symboliques, il pouvait être utile de se placer à l’extérieur, que ce soit géographiquement ou temporellement.

Voici donc un résumé de quelques symboles pré-chrétiens pouvant apparaître dans nos rêves et présentés dans les articles pré-cités.

  • Première strate : symboles pré-celtes.

Les déesses-mères (culte solaire) pouvant apparaître en rêve (parfois hermaphrodites) sont à la fois liées à la vie et à la mort. D’autres aspects des cultes pré-celtes sont de nature animiste : le caractère numineux des animaux, sources (eau) et arbres remonte donc à cette époque. Les pierres levées peuvent représenter un lien entre ciel et terre, et on peut penser que les pierres présentaient un aspect divin.

  • Seconde strate : symboles celtes/gaulois

Malgré la présence de déesses féminines comme Epona, déesse jument psychopompe (guidant les morts vers l’autre vie) qui est une descendante probable des déesses-mères, la religion gauloise montre un plus grand nombre de divinités masculines : les trois plus grands dieux en Gaule étant masculins : Taranis dieu du ciel/bataille/mort, son nom signifie tonnerre et son symbole est la roue, c’est un dieu chtonien de la vie et de la mort ; Teutatès, dieu des techniques et du commerce ; Hesus, « le maître ». L’aspect chtonien, sous-terrain et ambivalent (bien/mal) est toujours présent, contrairement à la religion chrétienne, où seul le Bien est associé à Dieu (surtout dans le nouveau testament), tandis que le mal est scindé et associé au Diable. On nie donc dans cette religion la part d’ombre et de mal en l’homme et en Dieu. Le symbole du Soi jungien (roue, rosace, triskell, etc.) est déjà présent dans cette civilisation gauloise. Les gaulois ne représentèrent pas dans un premier temps leurs dieux sous forme humaine. Ainsi Cernunnos est un cerf puis un homme portant les bois de cerf, animal symbolisant la richesse et la mort. C’est un dieu de la mort et de la résurrection. Contrairement au christ, il est chtonien. Tarvos Triganaros, le taureau aux trois grues, était vraisemblablement auparavant un taureau aux trois cornes, qui selon la légende meurt sacrifié. Les trois cornes font penser aux trois serpents d’énergie présents dans le corps selon la spiritualité asiatique, et qui doivent être réunifiés dans le canal du centre pour l’ouverture du troisième œil. Les sacrifices, notamment humains, perpétrés à cette époque (Teutatès : étouffés, Taranis : brûlés, Hesus : écartelés), ont leur équivalent dans la psyché humaine et montrent que tous les éléments de cette psyché étaient alors projetés et pris au premier degré. Les ex-voto offerts par les gaulois aux divinités (petites statues) en remplacement des vrais sacrifices me font étrangement penser au petit bonhomme statue que Jung gardait religieusement lorsqu’il était enfant. Le sacrifice a également un écho dans la religion catholique avec le Christ.

Les druides avaient une morale développée, ce qui laisse penser à la lumière de ce que l’on sait de l’individuation qu’ils avaient unifié les différentes parties de leur humanité (corps/âme/esprit).

D’autres symboles gaulois existent : la colombe, la barque, passage vers l’autre-monde, etc.

On peut faire un parallèle avec les « 8 anges » du Yi King, 8 figures divines de ce système asiatique de divination en comprenant 64, élaboré par des sages au premier millénaire avant JC. Les deux divinités parents sont le ciel et la terre. Les trois fils sont le vent, le feu et le lac, et les trois filles le tonnerre, l’eau et la montagne.

Pour connaître le sens de ces symboles naturels millénaires qui apparaissent encore dans nos rêves, on peut se reporter au site de Tristan Moir :

http://tristan-moir.fr/dictionnaire-des-reves/

  • Troisième strate : la religion romaine/grecque

L’aspect solaire des divinités devient plus proprement masculin, les déesses-mères sombrant dans l’inconscient et devenant ainsi lunaires.

Leur panthéon est plus connu et contemporain de la naissance de la religion chrétienne.

Poséidon/Neptune

  • Quatrième strate : les religions orientales

Sur notre territoire, ont été vénérées aux premiers siècles de notre ère :Isis, déesse égyptienne de la mort et de la résurrection, Mythra, déesse du bien et du mal, déesse de l’armée et Cybèle et son parèdre Attis, pour qui on faisait des sacrifices de taureaux et rituels autour du sang (parallèle avec le Christ). La couleur violette et l’immortalité visée étaient associées à ce duo. Le sang devenu violet, couleur de résurrection fait penser à la couleur finale du processus suivi par les alchimistes : après l’œuvre au rouge, la teinture devait prendre une teinte pourpre pour la phase finale de la pierre philosophale.

Le Christianisme venu d’Orient amène comme d’autres cultes orientaux la notion de Salut : le comportement moral et les efforts jouent sur le futur des trépassés outre-tombe.

 

Le christianisme s’essouffle en Occident, malgré une tentative de renouvellement au XIXe siècle. Le XXe siècle a amené son lot d’événements rendant une partie des chrétiens incrédules quant au fait qu’ils soient accompagnés par Dieu. Nietzsche a formulé avec sa phrase lapidaire « Dieu est mort », le fait que la projection des contenus numineux contenus dans la psyché humaine a peut-être fait son temps…Ces symboles pré-chrétiens, j’en ai rêvé pour certains. Les deux plus chargés de numinosité étaient un rêve de rochers tombant du ciel, et un autre, où est apparue une déesse-mère hermaphrodite. Je reviendrai plus longuement sur cet archétype dans un article à part entière, car j’ai l’intuition qu’il est important pour notre époque, et il s’agit de celui qui m’intrigue le plus au-delà de la signification qu’il a revêtu au moment de ce rêve dans ma psychologie personnelle. D’autre part, je sais que je ne suis pas la seule à notre époque à rêver de ce genre de figure.

J’ai également vécu l’expérience un jour de 2015, dans un moment de conscience modifiée (avant une vision isolée et perturbante relatée dans la catégorie « phénomène psi ») que le divin ne se dirigeait pas seulement vers le ciel, mais bien aussi très profondément dans la terre. Dans le bien ET le mal.

La vie poussant sur la mort

Je pense donc que chacun peut dans l’exposé de ces croyances pré-chrétiennes trouver une profondeur à certains symboles de ses rêves et que nous aurons tout intérêt à nous pencher sur ceux avec lesquels on peut ainsi renouer pour y retrouver le féminin d’une part (La Vierge Marie, Eve la pécheresse et Lilith la damnée ne sont pas suffisantes pour représenter l’éternel féminin incarné) et l’unité bien/mal qui ont été artificiellement séparés durant 2 000 ans de christianisme, pour tenter de les apprivoiser et les intégrer en notre humanité. On y gagnera peut-être un meilleur traitement des femmes (1 viol toutes les 8 minutes en France), une meilleure canalisation de notre violence innée et une prise de conscience écologique au-delà des 3 pour cent d’électeurs aux dernières législatives…

 

 

Symboles de l’alchimie et individuation

Ainsi que Carl Gustav Jung l’a développé, notamment dans son ouvrage Psychologie et Alchimie, la symbolique présente dans l’Alchimie a une correspondance directe avec la psychologie humaine et l’évolution au cours de la vie.

Tous ces héritages culturels (écrits, traditions, symboles de pierre du Moyen-Age et de l’époque moderne) sont d’une aide précieuse pour pouvoir avoir des repères plus précis sur les différentes directions et méandres que prennent notre chemin (notre labyrinthe…).

La présentation des étapes de « l’œuvre » (travail sur soi ou sur la matière) ici sera succincte et non exhaustive, d’autant plus que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire l’ouvrage de Jung cité plus haut. Cependant, il parle de ce thème dans d’autres ouvrages.

  • L’œuvre au noir est la première étape, également appelée « Nigredo »

Il s’agit d’une période de perte de sens et de dépression, qui si elle est dépassée, précède une période de changements et d’élan créatif. C’est une phase d’introspection et de solitude.

Cette étape a été pour moi la longue remontée d’éléments souvent négatifs enterrés dans mon inconscient personnel : il faut accepter pour cela de se confronter aux aspects les plus sombres de soi. Ainsi cela a recouvert durant 3 ans environ quelques problématiques psychologiques personnelles, certains problèmes de santé, un certain mal-être par périodes. La phase noire se termine par une « apocalypse », illumination ET effondrement de la personnalité (des défenses ?), comme une sorte de mort permettant la renaissance et l’accès à l’œuvre suivante, la blanche (Cf rêve d’Apocalypse dans l’article sur l’Inconscient collectif).

St Georges tuant le dragon, cathédrale de Bâle

Les alchimistes disaient qu’il fallait « rendre le fixe volatile », rendre l’âme volatile, en la désolidarisant du corps où elle était cachée. Pour cela, intuition et expérience sont nécessaires.

  • Elle est suivie de l’œuvre au blanc, ou première conjonction (âme + esprit)

C’est une phase de sérénité contemplative, de conscience plus aigüe. On idéalise à ce moment l’inconscient qui nous a offert de si beaux fruits. L’euphorie qui peut en résulter amène à risquer l’inflation : sensation de toute-puissance due au fait que l’on pense que les formes humaines pleines d’énergie auxquelles on est confrontés dans « notre » inconscient nous appartiennent. Or, nous ne sommes pas des dieux…même si nous pouvons trouver à l’arrière-plan de notre être une force humaine plus universelle, qui a au fil des siècles inspiré des projections dans des dieux que les hommes pensent extérieurs à eux. Toujours est-il que nous sommes alors bercés par cette paix intérieure, grâce à l’ « Unio mentalis », unification de l’âme et l’esprit (par enlèvement de l’âme au corps), de l’intellect et du cœur.

Cette étape a été pour moi un moment extra-ordinaire, hors du quotidien. Après la descente de nulle part d’un amour et d’un bien être, signe d’un gros changement psychique, j’ai été animée d’une énergie dont je ne savais plus quoi faire…j’étais dans un état de béatitude où je me sentais planer. Le revers de cet état, (outre les quelques moments où je me sentais effectivement pour ainsi dire toute-puissante…), c’est que je n’étais pas vraiment présente aux gens qui m’entouraient, ni aux situations. On est alors comme privé « du sang de la vie » et des relations humaines. L’état intérieur était si gratifiant et agréable que le monde intérieur prenait le pas sur certains volets extérieurs et relationnels de ma vie. L’aspect « numineux » de cette expérience (rencontre avec un aspect divin d’une partie de ma psyché et de mon inconscient, NB. Je suis athée) explique ce grand chambardement. Pour comprendre l’étape suivante, il est important de mentionner que durant cette période,  j’ai commencé à projeter le « soi » (centre de gravité de la « vraie » personnalité, entière, entre le conscient et l’inconscient) sur une autre personne de même sexe que moi avec qui j’ai vécu une amitié fusionnelle telles qu’on peut en connaître durant nos jeunes années.

L’œuvre au blanc est une période de confusion/fusion, entre le conscient et l’inconscient, qui peut correspondre à la puissance du transfert/contre transfert pour les personnes qui font une analyse. Entre féminin et masculin aussi (apparition de rêves d‘hermaphrodite par exemple.) Il est important d’avoir un conscient et un moi capable d’encaisser et d’accueillir toutes ces retombées de l’inconscient (collectif cette fois, contrairement à l’œuvre au noir) et les événements extérieurs qui y font écho, car notre santé mentale est alors en jeu.

Ayant cherché des écrits sur la façon dont d’autres personnes peuvent vivre ces expériences humaines et en ayant trouvé très peu, cela me motive à écrire sur le sujet et donner mon témoignage afin que peut-être cela serve à quelqu’un qui se sent de la même manière isolé sur son propre chemin (différent du mien comme nous le sommes tous) car on ne trouve que très peu d’échos dans notre société matérialiste. La plupart de nos congénères ne s’intéresse absolument pas à l’âme et son vécu conscient, bref à une quelconque spiritualité, ce que je comprends car avant d’en ressentir la nécessité et que cela me « tombe dessus », je pensais qu’on pouvait tout à fait vivre sans ou que cela n’existait pas. A posteriori, je m’aperçois que je passais à côté d’une grande partie de …mon humanité.

Eglise St Etienne du Mont Paris, la licorne symbolise l’oeuvre au blanc. Que ferait-elle sur cette arche de Noé? Lion: oeuvre au rouge. Le corbeau relâché par Noé n’apparait pas sur cette représentation (oeuvre au noir).

  • L’œuvre jaune signe une phase de retrait des projections, de désillusion.

Dans le cadre d’un transfert dans la vie quotidienne ou en analyse, c’est un moment où on se rend compte que les qualités qui inspirent admiration et amour chez l’autre sont en réalité…les nôtres, le charme cède.

L’œuvre jaune a débouché pour moi sur une période extrêmement difficile, bien plus que l’œuvre au noir.

  • L’œuvre au rouge ou deuxième conjonction (corps + âme + esprit)

Elle consiste en l’intégration du corps pulsionnel et passionnel (la nature) au duo âme-esprit. Il s’agit aussi d’intégrer la fonction inférieure (voir série d’articles sur les types psychologiques), présente dans le corps somatique (pour ma part, il s’agit de la fonction « sensation ») et de commencer à équilibrer les quatre fonctions (intuition/sensation/pensée/sentiment) autour de notre « soi ». Les émotions se déchaînent durant cette période. Cette phase ramène à terme la personne, devenue « vir unus » (ou « mulier una » ?) dans le monde.

Il s’agit d’une expérience de la passion au niveau le plus archaïque, de la rencontre des couches archaïques pulsionnelles. On peut comparer ce moment à la tentation par le Diable, à la brûlure cuisante dans le feu d’un transfert violent. Apparaissent dans les rêves des images primordiales très énergétisées.

Ceux qui parviennent à traverser ce stade, sont sans doute extrêmement rares dans notre société occidentale du XXIe siècle…sachant que l’époque chrétienne n’a permis d’atteindre « que » l’unio mentalis, dans le meilleur des cas. A cause du rejet du corps, peut-être, de la femme et de tout ce qui s’y rattache…et aussi sans doute parce que l’époque fait que nous n’étions pas prêts…

D’autre part, la souffrance de l’œuvre rouge est telle physiquement et moralement qu’il faut être complètement fou pour persister dans le chemin et y rester, bien qu’une fois sur la croix…on n’a plus tellement le choix et on se contente de survivre. Peut-être vaut-il mieux donc ne pas trop savoir ce qui nous attend…

Cela a donc lieu dans le corps, l’écartèlement a lieu entre deux parties de notre être qui se battent violemment, qui nous fait beaucoup souffrir, l’âme est tiraillée entre le bien et le mal, entre le vice et l’éthique qui finit par être vécue dans notre être entier et notre corps. Ce vécu touche notre intimité la plus profonde et je ne m’étonne plus, après avoir commencé à entrevoir ce que cela touche, que les personnes qui y passent ne s’étendent pas sur le sujet : cela nous appartient en propre et est difficile à livrer à autrui, peut-être faut-il d’ailleurs le garder secret pour que cela opère.

C’est comme si dans un long et grand incendie, l’âme et l’esprit étaient enracinés de force dans le corps (rêves de fours…)

Griffon château de Pierrefonds (volatile fixé?)

Alors, au terme de cette phase, apparait une « pierre vivante », « un cristal fossile et vivant », une nouvelle unité créatrice, une union de l’esprit et de la matière, possédant un « pneuma » : un esprit.

Pour illustrer cette phase, voici un rêve :

– rêve de pierre vivante (de statue), évoqué dans les articles sur les synchronicités et l’Inconscient collectif, il date d’un peu plus d’un an, je le transcris à nouveau ici :

« Je rêve d’une statue en métal gris, vivante mais immobile sauf les yeux qui me suivent. Je suis avec des amis proches et ma famille nucléaire. Un peu plus loin, je vois le plafond de la chapelle Sixtine. C’est magnifique, bien que le plafond soit bien plus bas qu’en réalité et qu’il y ait des étais soutenant certaines parties du plafond. NB : C’est sur le plafond de la Chapelle Sixtine, qu’on peut admirer le chef-d’œuvre de Michel-Ange : « la création d’Adam ». Je n’ai trouvé le sens du symbole de la statue que très récemment dans le livre « Mysterium Conjunctionis » de Jung : Adam, homme façonné par Dieu selon la tradition, était à un stade de son développement « statue » incomplète, faite de matière et esprit. Je n’avais avant de lire le chef-d’œuvre de Jung fin 2016 aucune connaissance de ce détail de la statue et n’avais donc pas compris jusqu’alors ce qu’elle signifiait dans ce rêve.»

Pour arriver là, il faut beaucoup simplifier sa vie, avoir du temps pour nous connaître et nourrir notre vie intérieure. Nos emplois du temps de ministres ne nous aident pas, mais il est possible de prendre davantage de temps pour soi. La question que je me pose est de savoir si les personnes extraverties peuvent vivre tout cela sans avoir vraiment conscience de ce qui se passe à l’intérieur (je suis particulièrement introvertie!). Peut-être que les crises de mi-vie, les adultères ou autre relèvent de ces mouvements psychiques. Peut-être que tout le monde n’est pas destiné à vivre ce genre de choses (rôles différents dans une société?).

Après que l’œuvre blanche a « rendu le fixe  volatile», à présent l’œuvre rouge rend « fixe le volatile », et ça…cela me parait le plus difficile dans une vie. Au mieux, si on arrive jusque-là c’est-à-dire qu’on dépasse le degré d’évolution du christianisme en réussissant à intégrer le corps dans notre unité, on y passera sûrement la deuxième moitié de sa vie.

Au terme de l’œuvre au rouge, on devient serein, centré, on goûte au miel du sens de la vie (la vie est colorée dans ses moindres détails), mais tout en sachant l’amertume et le mal qu’elle contient. On a fait descendre les idéaux, l’esprit, dans le corps pour les vitaliser dans une joie de vivre. Nous avons porté le monde et les passions à une dimension symbolique, le monde intérieur et extérieur se relient en nous. Cela nous permet de saisir l’unité du monde. On prend racine et est capable de relation d’amour aux autres. Mon vécu me fait intuitivement penser que…c’est dans le cœur qu’a lieu la jonction entre âme, corps et esprit, c’est dans le cœur où se joue la décision, le CHOIX, qui fait pencher l’âme du « bon » côté, du côté éthique, vécu à présent dans la chair. Mais seul l’avenir me le dira, car il faut un certain recul pour comprendre les événements qui surviennent dans notre vie psychique.

Dans l’inconscient, le temps n’existe pas. Pas de passé, pas de futur. Ces phases de l’oeuvre alchimique peuvent avoir lieu en plusieurs cycles, de plus en plus rapides à chaque fois. Elles peuvent se chevaucher, avoir lieu dans un ordre légèrement différent (rêves prospectifs durant une phase différente).

L’Unus Mundus (Corps + âme + esprit avec la Nature entière)

C’est la cinquième étape, on n’est pas spécialement pressés d’y être…car j’ai comme l’impression qu’elle intervient à la fin de la vie. Si je me trompe, je ne suis pas contre la connaitre un jour avant cela ! Cependant, Jung qui ne l’a lui-même sans doute pas atteinte, disait que cette phase n’était pas atteignable à son époque…

La quintessence alchimique, la synthèse du conscient et de l’inconscient, le mariage sacré (entre les volets masculin et féminin de l’être), la résonance entre le microcosme (monde dans l’être humain) et le macrocosme (monde), le monde unifié, l’âme du monde, y font référence. La trinité chrétienne est complétée, enfin réunifiée avec le féminin et l’humain. On débouche sur une conscience dans laquelle « l’Eros », le sentiment, se développe en assumant la responsabilité de nos préférences et de nos choix, et est marié au Logos (pensée). On peut alors, dotés d’un jugement éthique, prendre des décisions en conscience et  poser des actes sensés dans notre vie.

Cela mène au « remède universel » qui selon les alchimistes rajeunit, prolonge et fortifie l’existence. La guérison se double du renouvellement de la personnalité. L’énergie des archétypes (représentés par les images) est le point central entre les deux cieux. Le soleil invisible les expriment par des images, il est à l’origine du rêve. J’ai l’impression que ce remède universel est en fait la capacité à soigner les autres en projetant sur eux la lumière obtenue en nous.

J’ai l’impression que le ciel intérieur est dans le corps (âme + esprit réintégrés dans le corps y donnent accès ?) car lorsque des émotions remontent par mon corps, ce sont les images des rêves qui souvent m’en libèrent.

J’ai également fait un rêve qui évoque macrocosme et microcosme. (Rappelons-le, un rêve peut être prospectif, annoncer l’avenir possible. Il ne parle pas forcément du présent.)

Je regardais le ciel, les étoiles de la porte-fenêtre d’une maison, puis de la terrasse adjacente : soudain j’y vois quelques étoiles colorées (bleues ? rouges ?) et là je m’insurge, contre ces hommes qui vont jusqu’à conquérir le ciel et y mettre leur touche, leur empreinte. Dans le rêve, je préfère le ciel vierge, aux étoiles blanches, là où l’homme n’a jamais mis les pieds et qu’il n’a pas dénaturé.

Pourquoi cette colère ? Je ne sais pas. En tant qu’humain, nous sommes libres lorsque nous avons évolué d’aimer quelqu’un qui ne sera pas tout (choix de l’œuvre au rouge, ou comment comprendre et aiguiller notre désir, ou le mariage de l’amour et de l’esprit), et de comprendre en partie

L’œuvre mène donc à concilier l’homme, le dieu et (le plus difficile) l’animal. Tout cela est notre vie intestine, personne extérieurement ne peut se douter de ce vécu. La seule chose qui se voit de l’extérieur, c’est que la personnalité change, les relations aussi, que des actes sont de plus en plus posés, sensés, que les circonstances de la vie se mettent en mouvement pour apporter à la personne ce dont sa nature profonde a besoin, moment après moment.

Cloître cathédrale de Narbonne, symbolisant le soi au centre de la personne.

Cloître St Guilhem du Désert

* Pour ceux qui souhaitent lire sur le sujet, je vous conseille « Les facette de l’âme » de Marie-Laure Colonna, dont certaines des idées ont alimenté cet article. Mais seule l’expérience, certainement très personnelle à chacun permet de savoir de quoi il est question ici.

*Pour ceux qui veulent comprendre comment au fil des siècles certains hommes ont laissé des guides à l’individuation dans les peintures et la pierre des églises et autres monuments, voir les vidéos de Patrick Burensteinas.

 

 

 

 

 

L’inconscient collectif : première approche

Lorsqu’on prête attention à ses rêves et à cette partie de nous présente à l’arrière-plan, il y a tout d’abord une phase, longue de quelques années, où le symbolisme va émerger sans discontinuer. Durant cette phase sont ramenés à la surface des éléments concernant notre histoire et nos problématiques, et à travers lesquels on apprend à mieux se connaître, à découvrir et redécouvrir nos points forts, nos blocages et nos failles. Une partie du contenu concerne aussi notre famille, dans le sens d’une transmission trans-générationnelle. Tout cela inclut des éléments négatifs, comme positifs, qui sont compréhensibles au moyen de la symbolique : on va rêver de nos parents, de voiture, de maison, etc.

Cette dynamique chez moi a duré approximativement 3 années à l’âge adulte (de 34 à 37 ans environ, mais j’avais depuis l’adolescence prêté attention à mes rêves sauf pendant les périodes très actives et constructives à l’extérieur, durant lesquelles ceux-ci se manifestent moins). Puis, à partir d’un rêve archétypique extrêmement fort, parallèlement aux contenus symboliques, ont commencé à apparaître des éléments que je ne pouvais plus comprendre à la lumière du symbolisme.

Pour ce rêve en particulier et d’autres qui ont suivi, j’ai mis plusieurs jours et parfois beaucoup plus longtemps à en comprendre le rapport avec les mythes, les religions, l’inconscient collectif, dont ils se faisaient pourtant l’écho, puis à en comprendre le sens me concernant.

Revenons tout d’abord sur ce rêve inaugural ou résolutoire, très important quoiqu’il en soit, (à la manière du premier rêve que je fis à l’âge de 5 ans) dont voici les grandes lignes.

Je suis dans un jardin, non loin de dans ma maison d’enfance, avec mon mari et nous jardinons. Un petit varan tourne autour de notre jardin, son itinéraire est carré. Il grossit au fur et à mesure qu’il avance. Arrivé aux trois quarts de son carré, devenu énorme, il se précipite vers moi. Terrorisée mais déterminée, j’attrape un bâton très large pour me battre contre lui, je réussis et il disparait.

Un peu plus tard, je m’aperçois que de nombreux rochers, très gros, passent dans le ciel. Je comprends qu’ils vont tomber et je crie à mon mari de venir se réfugier avec moi dans la maison (d’enfance). La porte-fenêtre est fermée, je crie à ma fille d’ouvrir mais elle ne comprend pas. Quand finalement elle ouvre, on entre in extremis. Mon mari a failli mourir et ma fille cadette, qui était aussi à l’intérieur, est blessée à l’œil.

Plus tard, dans la cuisine, nous sommes assis à la table. En face de moi, à la table familiale à la place de mes parents, un couple d’amis plus vieux que moi est assis.

Au réveil, je suis choquée par ce rêve très violent, qui me retourne pendant plusieurs jours. Ses contenus me bouleversent, me font craindre pour ma santé mentale. Le bruit assourdissant des rochers dans le rêve est inédit. Jamais je n’ai rêvé d’un bruit si tonitruant. L’émotion contenue dans celui-ci est immense également. Il est inutile de mentionner que ce rêve est composé de trois parties, en triptyque et donc qu’il s’agit d’un « grand rêve » tant son impact sur moi est grand.

A la différence des rêves symboliques de l’inconscient personnel, je ne trouve aucune explication dans mes recherches symboliques concernant le « varan géant » ou les « rochers tombant du ciel ». Plusieurs jours plus, tard, je pense au mot « Apocalypse ». (Je n’ai pas eu d’éducation religieuse chrétienne et cela m’est donc venu tardivement, alors que je continuais à penser à ce rêve et à me questionner à son sujet.) Je me rends sur le site de Tristan Moir, où on peut écouter des extraits d’émissions d’interprétation de rêves et y trouve deux cas de rêve d’Apocalypse. L’interprétation fait par Tristan parle de l’effondrement de la personnalité (névrosée ? Enfantine ?) initiale, laissant la place certes à un vide provisoire mais aussi à la possibilité de construire notre vraie personnalité. Le parallèle avec l’Apocalypse, la fin du monde a cette signification : il s’agit de la fin d’un monde, celui de l’enfance. D’autre part, étymologiquement, « Apocalypse » signifie « révélation ».

Rassurée, je reprends mes activités. Il s’agit d’un des deux rêves les plus importants de ma vie. D’où vient cette image, cette situation d’Apocalypse : pas du catéchisme, pas vraiment de ma culture personnelle, car pour moi, il s’agissait juste de « rochers ». Et lorsque le varan me fit penser à St Georges et le dragon, ce fût des mois plus tard…

Cathédrale de Bâle, où vécut Jung (Suisse)

Toutes ces images ne sont pas des symboles. Il s’agit de situations archétypiques issues de l’inconscient collectif, la différence en est que d’une part, on ne peut les comprendre par le simple symbolisme et que d’autre part, la charge énergétique et émotionnelle en est énorme. Enfin, les détails d’une telle situation varient d’un individu à l’autre, même si le thème reste inchangé (un peu comme dans les différentes version d’un conte, dont le message reste néanmoins le même). Dans la vie diurne, cette période eût sur ma vie un impact tel que je sentis une énergie et un sentiment d’amour affluer en moi, témoins d’un bouleversement psychique sans précédent.

J’ai abordé dans d’autres articles quelques éléments issus de l’inconscient collectif auxquels j’ai été confrontée, principalement après la période de ce rêve et pour lesquels j’ai dû faire des recherches dans les mythes, religions, cultures humains avant de pouvoir comprendre en quoi elles avaient un sens dans ma problématique psychique du moment.

Cf:

-articles traitant des images inconscientes qui ont inspiré les représentations du jeu de tarot.

-ceux traitant des synchonicités: exemple de la création de l’homme (chapelle Sixtine et statue d’Adam)

-les deux rêves du « troisième œil » dans l’article sur les centres énergétiques

Voici d’autres exemples de rêves que j’ai faits et qui sont issus de l’inconscient collectif :

Je suis à bord d’un bateau qui est en en fait une petite église en ruine, entourée de petits animaux, notamment des mammifères. Le lien entre la nef de l’église et la nef de Noé s’est fait quelques jours après le rêve. (Nouveau départ après la mort symbolique d’une personne qui renait à elle-même.)

Ce qui est drôle, c’est que j’ai il y a un an libéré deux corneilles piégées dans la réalité. J’ai pu en admirant le plafond de l’église St Savin sur Gartempe le mois dernier, voir que Noé libéra une corneille au moment de prendre la mer avec ses animaux. Encore une fois, un clin d’œil synchronistique.

Vitraux XVIe siècle, église St Etienne du Mont, Paris

Deux rêves de déesses primordiales païennes et deux rêves de la Vierge Marie (statues), dont une colorée en bleu très vif (mais que vient-elle faire dans les rêves d’une femme athée !?)

Eglise près de Royan

Rêve où je monte à un arbre (deux fois) ou à une échelle, tenant toute seule vers le ciel. (Image symbolique du devenir de personnes chamanes)

Cygne recouvert de suie, descendant dans une cheminée, recouvert de cendres (après la mort d’une brebis)+ Rêve de sacrifice d’agneau dans une fosse. Phoenix renaissant de ses cendres et sacrifice d’agneau.

Bâle toujours…

Rêve d’Ondine (anima négative)

-Rêve où je porte un voile. (mystère et puissances féminins levant sous le voile comme la pâte sous le torchon)

Ces exemples ne sont pas exhaustifs, mais donnent un aperçu des contenus de ce patrimoine instinctif et imagé humain.

Si l’on admet que ces archétypes issus de l’inconscient collectif sont accessibles ou présents en chacun d’entre nous, humains, homo sapiens, et que dans le même temps, ils appartiennent (ainsi que le dit Jung) à nos instincts: où sont-ils inscrits ? Où se trouve cet inconscient collectif ?

Certains pensent que cet inconscient collectif vit à l’extérieur de nous. Comme Jung disant que les rêves partagés entre deux personnes ont lieu à l’extérieur de nous, en un lieu commun (voir article « Rêves partagés etc. »)

L’hypothèse des gènes m’interpelle. C’est à cet endroit que les instincts des animaux sont inscrits, et qu’ils sont modifiés aussi au gré des vécus des générations. Instincts solides, à la base des espèces ou comportements de surface issus de la manière dont un gène s’exprime ou pas (une souris stressée et l’expression de certains gènes est modifiée pour 3 générations de souris : l’expression, non pas le gène). Tout cela pour l’adaptation, l’évolution et la survie de l’espèce.

Et si cela pouvait expliquer la transmission de cet aspect de la nature humaine ? Si nos ancêtres imprimaient dans leurs gènes leur vécu, le transmettant à leurs enfants au moment de la conception ? Et si, même après, selon la théorie des particules intriquées de la physique quantique, les gènes que nous partageons avec d’autres communiquaient, comme dans un système de wi-fi ?

Ces personnes qui croient aux vies antérieures (je pense à une biokinergiste qui m’a donné des éléments qui selon elle touchaient « mes vies antérieures » mais qui dans l’état des choses correspondaient à ma vie actuelle…) ont peut-être un accès particulier à ce qui est simplement inscrit dans leur matériel génétique ? Imprimé par les générations précédentes ou par des personnes qui possèdent les mêmes gènes qu’elles. Peut-être, du fait qu’elles portent ces informations dans leur corps, pensent-elles que ce sont elles qui les ont vécues?

Tout cela n’est que plan sur la comète mais si l’on doit comprendre où se trouvent l’inconscient personnel de nos souvenirs refoulés et l’inconscient collectif de nos instincts humains, un peu particuliers, incluant des tendances religieuses, il ne me parait pas complètement absurde d’imaginer que leur exploration soit en fait celle de ce très mystérieux ADN, siège de la vie, d’une manière de plus en plus profonde.

L’autre aspect de cette immersion dans l’inconscient collectif est qu’elle permet de remonter dans le temps avant les difficultés et blocages d’enfance, dans notre patrimoine humain, pour y retrouver l’énergie et le sens nécessaires à reconstruire ce qui a manqué dans le début de la vie. Cela permet de résoudre certains conflits, lorsque l’on réussit à intégrer l’ambivalence de certains archétypes, en résonance avec les problématiques de notre vie. Mais cela n’est jamais de tout repos : n’oublions pas que la folie consiste justement à se trouver submergé par la puissance de ces images inconscientes.

Je termine en vous renvoyant à l’article « Connaissez-vous la femme », où vous pourrez profiter en musique ET en image de « Sphynx », une chanson du groupe  « la femme », où fourmillent des images de cet inconscient collectif (davantage que ne pourront jamais en contenir les rêves d’une seule personne), et notamment une femme sur une croix enterrée qui pourrait bien symboliser l’époque vers laquelle nous nous dirigeons : après avoir passé deux mille ans à tendre vers l’unité du symbole du Christ (masculin, car société patriarcale rejetant la femme et le corps…), l’unité des siècles à venir pourrait passer par la réintégration du féminin dans le psychisme humain, doublé d’un retour au corps (la femme du clip sort de terre au lieu d’être en hauteur comme le Christ masculin, qui illustre parfaitement notre tendance à être trop dans l’intellect et la raison.) Je ne sais qui a réalisé ce clip, ni comment il a eu accès à ces images, mais il s’agit peut-être d’une inspiration visionnaire. L’art sert aussi à cela.

AVENIR DE L INCONSCIENT COLLECTIF: piste de réflexion:

Types psychologiques 7/10 : Les personnages du rêve dans la psychologie féminine

Cet article final dans la série des « types psychologiques » signe un retour au rêve, thème majeur de ce site dédié principalement à l’inconscient.

Il fait écho à un autre article publié en février dernier sur «Les étapes de l’individuation chez la femme ». Ce dernier traitait uniquement de la fonction inférieure (animus pour la femme, doublé de l’ombre).

Je vais à présent compléter celui-ci en abordant l’apparition des trois autres fonctions psychologiques en rêve (fonction dominante, auxiliaire et tertiaire : cf articles précédents).

Ce matin-même, une amie m’a raconté un rêve récent que je lui emprunte en introduction 😉  : elle se regarde dans le miroir et y voit une jeune femme, ressemblant à sa fille. Mais lorsqu’elle commence à adopter des mimiques ou lorsqu’elle bouge, le reflet ne la suit pas vraiment.

La jeune femme est de l’autre côté du miroir, c’est-à-dire en partie dans l’inconscient. Il peut s’agir du Soi. Il peut s’agir plus vraisemblablement aussi de l’archétype représenté par la « Puella », jeune femme de la quaternité psychique féminine. Elle représente la fonction tertiaire, c’est-à-dire une fonction qui n’est pas naturelle dans la personnalité du sujet, mais que l’on développe à partir de 20 ans, plus facilement que la fonction inférieure qui est la plus difficile à intégrer (à partir de la mi-vie). La jeune fille du miroir offre un reflet différent car même s’il s’agit de la même personne, la façon d’agir est différente (si le moi agit à l’extérieur avec un élan sentimental, la jeune fille sera plus cérébrale par exemple).

Voici les personnages du rêve incarnant nos quatre fonctions psychiques selon John Beebe, psychanalyste jungien américain :

Fonctions psychiques Fonction dominante (développée vers 6 à 12 ans) Fonction auxiliaire

(développée vers 12 à 20 ans)

Fonction tertiaire (développée vers 20 à 35 ans) Fonction inférieure (à partir d’environ 35/40 ans)
John Beebe Héroïne, sujet Mère Puella, jeune fille Animus

John Beebe explique par ailleurs que chaque type de fonction (ordonnés différemment selon la personnalité des gens) peut être représenté en rêve sous des couleurs différentes, qui peuvent être portées par les personnages : rouge pour la fonction sentiment, jaune pour l’intuition, vert/marron pour la sensation et bleu pour la pensée.

Après examen de mes rêves sur une très longue période, voici une synthèse des fonctions et couleurs relevées :

Avant 34 ans : rêves rares des quatre couleurs, avec sous-représentation du vert.

Depuis 34 ans : 13 rêves de rouge, 4 rêves de jaune, 7 rêves de bleus et 14 rêves de vert/marron.

Cela donne donc à penser que la sensation serait ma fonction inférieure puisqu’inexistante quasiment dans mes rêves de jeune adulte et très présente en début de deuxième partie de vie. L’apparition de chats en rêve à la même période va dans ce sens. Par ailleurs, il est possible que du fait de mon histoire, j’aie développé très tôt la fonction tertiaire pour pallier une faiblesse personnelle de la fonction auxiliaire. Dans ce cas, si d’autres personnes examinent la fréquence des couleurs portées par les personnages de leurs rêves aux différentes époques de leur vie, il est possible que les deux couleurs les plus marquées après 35 ans soient en fait les fonctions tertiaires et inférieures.

Observons à présent le lien avec les figures féminines.

Archétypes de la quaternité psychique féminine. Héroïne/moi Mère Puella Animus
Apparitions de couleurs Peu de couleurs…

-Rêve de vêtement d’enfant jaune à vendre.

-Rêve de gouttes jaunes dans les yeux (vision/intuition)

C’est beaucoup plus net : de nombreux rêves de rouge sont associés à la mère.

Un peu de marron (partie de l’animus issu de l’animus maternel ?)

Peu de couleurs…

-Rêve de la Vierge Marie (robe bleue)

-Je cherche des lunettes bleues.

Marron/vert

13 rêves faits depuis 4 ans.

Pas forcément en lien avec l’animus, mais avec une fonction féminine nouvelle.

Fonctions psychiques

correspondantes

Fonction dominante (développée vers 6 à 12 ans)

INTUITION

Fonction auxiliaire

(développée vers 12 à 20 ans)

SENTIMENT

Fonction tertiaire (développée vers 20 à 35 ans)

PENSEE

Fonction inférieure (à partir d’environ 35/40 ans)

SENSATION

Ces apparitions de personnages et couleurs en rêve correspondent apparemment à mon type psychologique MBTI : INFJ. En revanche  ce qui apparait clairement concernant les fonctions auxiliaire (F) et inférieure (S), est moins visible pour les deux autres fonctions. Ceci dit, comme il s’agit de couples de fonctions, par élimination, la fonction dominante est forcément irrationnelle intuitive et la fonction tertiaire rationnelle pensée.

Le type de socionique est également validé par ces rêves : j’appartiendrais au type EII : sentiment introverti prioritaire (très nombreux rêves de rouge), l’intuition venant en seconde place dans cette classification des types psychologiques.

Cependant, l’intuition étant la première fonction installée chez moi chronologiquement (6 à 12 ans), la sensation reste la fonction inférieure.

Cette étude de rêves donne un nouveau jour au questionnement des différences entre les types MBTI et socionique : pour les personnes introverties, la fonction dominante effective n’est pas forcément celle installée en premier dans la vie.

En bref, l’observation des rêves peut donner une indication sur les fonctions psychologiques privilégiées d’une personne, mais elle doit être minutieuse et sujette à caution.

Une autre difficulté est de distinguer les personnages « sujet » (partie de nous) et objets (vraies personnes). J’ai en effet fait deux rêves de bleu concernant deux figures masculines importantes pour moi. L’un des rêves est ancien, l’autre moins. Or, il se trouve qu’au moins un de ces hommes est de type pensée… (bleu). Si on parvient à distinguer l’objet du sujet, nos rêves peuvent donc aussi nous donner des indications sur les personnes de notre entourage.

2) Souvent, dans l’inconscient, les données, qui peuvent sembler contradictoires au premier abord, s’entremêlent en couches superposables parfaitement compatibles. Ainsi, parallèlement à ce qui est décrit plus haut, chez chaque femme, ces expressions peuvent prendre (au moins) quatre autres formes fonctionnant par couple, et pouvant également apparaître en rêve.

Toni Wolff les explicite dans les Cahiers jungiens de psychanalyse n° 102 (automne 2001).

Il s’agit de :

La femme Médiale/l’amazone au plan trans-personnel, relationnel

La mère/l’hétaïre, (ici la mère n’est pas forcément la fonction auxiliaire) au plan personnel.

La femme médiale est plongée dans l’atmosphère psychique de son environnement, dans l’esprit de son temps et dans l’inconscient personnel. Son moi est faible, elle est peu ancrée dans la réalité. Elle ressent ce qui est encore latent dans l’inconscient de l’autre et cela peut parfois amener confusion et destruction dans des relations très proches (elle peut incarner une part de l’anima de l’homme). Les anciennes chamanes correspondent notamment à ce profil, aujourd’hui on trouve plutôt des femmes s’intéressant à la graphologie, l’astrologie, etc.

L’Amazone est souvent une grande voyageuse ou sportive. Elle a de l’autorité, est indépendante et cela peut parfois prendre des formes agressives (protestation virile, mégère à la maison, utilisant les armes des hommes…)

La mère est protectrice, nourricière : il y a peu besoin d’expliciter les caractéristiques de ce comportement maternel…le côté négatif en est entre autres  la surprotection étouffante.

Femme allaitant, Abbaye de Fontevrault (49)

L’hétaïre  est l’amante : elle touche la part d’ombre de l’homme (mêlée à son anima). Séductrice parfois dans l’illusion.

Chaque femme a un de ces aspects du féminin plus développé que les trois autres. L’opposé est sa fonction inférieure, intégrée dans la deuxième partie de la vie ce qui mène au Soi, personne au psychisme unifié. Le couple des deux autres est plus ou moins développé et sert la fonction dominante.

Dans les sociétés matriarcales (quelques millénaires avant J.C.), outre le simple rôle de mère admis par les sociétés patriarcales, notamment catholiques, il existait des rôles de femmes initiatrices sexuelles (hétaïre), amazones, femmes mystiques/prêtresses (femme médiale). Mais aussi des femmes muses et créatrices ainsi que le décrit Paule Salomon dans son livre « la femme solaire. » Ces femmes libres sont depuis longtemps reléguées dans l’inconscient collectif sous diverses formes comme celles de  Lilith, de Notre-Dame-de-la-nuit, de mauvaises fées, déesse aux oiseaux,…L’individuation féminine consiste aussi à se libérer du joug inconscient chrétien, présent même chez les femmes de familles athées, car inscrit dans l’inconscient collectif et notre culture.

3) Je terminerai en ajoutant une progression proposée par Jung au sujet des stades de l’anima chez l’homme mais qui peut prendre sens pour l’évolution psychique de la femme :

Jung (parallèle avec les stades de l’anima chez l’homme) La femme primitive (relations instinctuelles et biologiques), telle Eve La femme belle, avec la présence d’éléments sexuels (Hélène de Faust) La Vierge Marie (Eros spirituel) La femme sage, sainte et pure (Joconde, déesse grecque par ailleurs d’une grande beauté)

 

A travers toutes ces approches, on prend conscience que le psychisme d’une personne est un équilibre de très nombreuses forces et énergies représentées de différentes manières, archétypiques, psychologiques et comportementales, qui s’avèrent toutes être de précieux outils pour la connaissance de soi et l’évolution vers une personnalité unifiée et riche.

On trouve dans la littérature, et notamment dans les contes des évocations de ces figures féminines, je pense notamment au magnifique conte « la jeune fille sans mains » raconté et analysé par Clarissa Pinkola Estes dans Femmes qui courent avec les loups, que je ne saurais trop vous conseiller de lire (voir article succinct sur ce livre). Dans la forêt symbolisant le monde intérieur, la jeune fille sans mains trouve une famille dans la quaternité suivante : elle-même jeune fille, la vieille mère, l’enfant-soi et le Roi-Animus. Elle y évolue vers le mariage sauvage (vers le Soi) qui adviendra une fois que ses mains, volées par le diable, auront repoussé par ses longs soins.

Rêves partagés…télépathie et prémonition

Retour au rêves…mais cette fois il sera question de «rêves partagés ». Explication par l’image, les trois rêves suivants ont été faits il y a moins de 4 ans :

  • Réveil un matin dans la maison de mes parents, où nous retrouvons en famille. Ma fille raconte son rêve (elle a environ 8 ans) : « J’ai rêvé qu’il y avait un chat et une souris. Ils se couraient après et à la fin, la souris se fait croquer. » Mon frère se lève bien plus tard, ma fille est partie. Il raconte alors…le même rêve. Seule variante, à la fin du sien, la souris a la vie sauve.
  • Je contacte ma cousine par sms et lui raconte que j’ai rêvé que j’étais chez elle. Elle vit en ville, dans un immeuble. En l’occurrence, après m’être garée dans sa rue, j’entre avec mon fils (je n’en ai pas en réalité) dans l’immeuble et nous nous trouvons devant l’ascenseur, avec d’autres personnes. Puis, je ne vois plus mon fils qui a disparu.

Ma cousine me répond : « incroyable ! J’ai rêvé cette nuit, qu’un petit garçon frappait à ma porte, il était seul, et avait perdu ses parents. Alors, je lui ai dit d’entrer. »

  • Je prends un thé chez une amie et qui s’intéresse aussi à ses rêves. Elle me raconte qu’elle a rêvé d’un couple avec un lion et une lionne. Environ un mois avant, j’ai fait un rêve où je suis dans la savane, derrière une haie, à observer des animaux sauvages. Puis, je vois sur ma gauche un lion qui court vers moi, et qui se transforme en lionne tout en courant. Je n’ai pas peur mais me décale pour ne pas qu’il m’écrase en passant.

Trois exemples parmi d’autres, sachant que ce genre de choses arrive souvent avec mon amie du troisième rêve, ou alors, elle prononce les mots correspondant à ce qui me tracasse à un moment, ou peint un tableau avec un symbole qui m’occupe beaucoup au moment dit, ou me raconte un rêve qui parle avec détails de ce que je traverse, donc de ma vie et pas vraiment de la sienne, à moins que le rêve ne nous concerne toutes les deux.

Une autre amie a fait à plusieurs reprises des rêves positifs ou négatifs à mon sujet alors qu’on ne s’était pas contactées depuis quelques temps…il apparait rapidement que le thème de cet article dépasse les simples rêves et concerne aussi les phénomènes tel la télépathie. Je fais néanmoins le choix de rester ici uniquement dans le cadre onirique.

Dernier exemple un peu plus ancien, concernant trois personnes cette fois: je rêve il y a quelques années d’un ami très cher qui vit à Paris. Nous sommes dans la rue, en ville. Il est amaigri et me tombe, faible, dans les bras. Au réveil, portant une inquiétude sourde, je crains qu’il n’aille mal, alors, dans la journée, je lui téléphone. Pas de réponse. J’essaye de le contacter plusieurs fois, sans résultat. L’inquiétude se mue en angoisse, mais j’essaye de me raisonner en me disant que c’est n’importe quoi. Je ne dis rien à mon mari ni sur cette peur inexpliquée, ni sur mes tentatives pour le joindre. Le lendemain matin, mon mari me dit avoir rêvé…de mon ami. Quand enfin, j’ai des nouvelles de mon ami, il me dit sortir de l’hôpital où il a été soigné en urgence.

Quelles hypothèses peut-on faire au sujet de ces phénomènes ?

  • Hypothèse sceptique : coïncidence sans aucun sens…certes, mais au bout de la centième fois jour ou nuit, pas si probable
  • Émission du rêve par une des personnes, ce qui voudrait dire que certains rêves que nous faisons sont « imposés » par quelqu’un d’autre. Et que l’autre se trouve en situation de récepteur. Dans ce cas, comment « cela » circule-t-il ? Qu’est-ce que « cela » ? Qu’est-ce qui émet/reçoit, et à quel endroit dans le corps ? (ADN?) Fonctionnons-nous en wi-fi ?!
  • Le rêve se situe, ainsi que le suggérait Jung dans un espace intermédiaire. Mais…où ? Et quelle partie de nous s’y rend ? Quelle similitude de sens partageons nous avec l’autre personne, ou alors pour laquelle des deux le rêve a-t-il réellement un sens ? Les deux personnes se connectent sur une source d’information collective ? Que serait cette source et « où » se situerait-elle ?
  • Concernant le rêve des lions, serions-nous toutes les deux à un stade de développement psychique à peu près équivalent ?

Autre exemple de vécu onirique partagé, difficile celui-ci (soupir). Trois rêves que je fis il y a deux ans pour le plus ancien, au sujet d’une troisième amie.

Le premier, alors qu’elle était en rémission d’une maladie grave : je me vois repartir de sa maison vide. Rêve ensoleillé, et joyeux pourtant.

Le second, où six mois plus tard, je rêvais d’elle, très affaiblie, et de son mari, chez eux, lui la soutenant, car elle était tombée dans l’escalier. Une ambulance était déjà arrivée à l’arrière de la maison.

Je me rendormis, et rêvais à nouveau d’elle. Cette fois, elle était souriante, détendue, en pleine forme, semblait avoir repris son poids d’ « avant » et prévoyais de fixer une date pour qu’on fasse un repas tous ensemble.

Il se trouve que le jour même de ces deux rêves, elle est effectivement tombée dans l’escalier et s’est effectivement blessée. (J’ai su après que son fils aîné, qui a mon âge, s’était inquiété de son côté sans raison apparente et avait téléphoné.) Dans mon rêve, seule la maison différait puisqu’elle n’était pas chez elle en réalité.

Même si je sentais consciemment qu’elle était en fin de vie, je n’ai compris que plus tard la signification imminente du second rêve, annonce de son départ quinze jours plus tard, justement du fait de sa sérénité rayonnante.

Jusqu’à la fin, elle a choisi de cacher à son entourage son état de santé et pour beaucoup leur déni l’y a aidée.

Les mêmes questions se posent avec encore plus d’acuité pour moi ici. De quelle nature était cette communication entre nous, alors que les relations diurnes étaient assez distantes et empreintes de beaucoup de pudeur ? Une chose est sûre, dans ces cas présentés, l’affectivité est chaque fois présente: affection, amour ou peur.

Cela se passe également à des moments différés, on appelle alors souvent « prémonitoires » des rêves qui se réalisent. Le cerveau, au moyen du rêve qui est une résolution de problèmes avec des données collectées par la personne dans la journée, propose une issue possible pour les événements, positive ou négative, selon les cas:

  • J’ai ainsi rêvé longtemps à l’avance un problème de santé qui a heurté mon frère quelques années plus tard.
  • J’ai également rêvé de manière imagée du suicide d’un camarade de lycée. J’avais vraisemblablement senti en dansant avec lui, son désespoir, sans en avoir conscience.
  • Mais parfois, le rêve ne peut avoir été provoqué par les émotions ou indices captés à l’état de veille…exemple de la rencontre en rêve avec un petit ami rencontré plus tard, et où je voyais en détail le lieu de la rencontre, où je n’avais jamais mis les pieds auparavant. Si le facteur émotionnel est à coup sûr présent dans ce cas également, il s’agit véritablement d’un saut dans le temps, difficilement explicable.

Après ces phénomènes nocturnes, je vous parlerai dans l’article suivant de leurs pendants diurnes.

 

 

Centres d’énergie 1: côté rêves

Mes recherches sur les points d’énergie (recherches intellectuelles et physiques auprès de quelques praticiens)  ont fait suite à un rêve précis.

En effet, il y a quelques années, j’ai rêvé qu’un homme de mon entourage (symbolisant mon animus) me massait un point dans le dos, que le rêve nomma comme étant le « plexus solaire ». Ne sachant pas trop en quoi consistait ce « plexus », que je situais approximativement dans l’abdomen, j’ai donc commencé par faire des recherches sur internet, pour y découvrir que ce point, un des sept plus gros centres d’énergie asiatiques concerne l’estime de soi en lien, la volonté,  le pouvoir sur sa vie et les relations aux autres. Il est souvent résumé par la petite phrase « Je veux ». Centre des énergies et des émotions, il se dérèglerait du fait de nos stress émotionnels.  Il se trouve que les éléments présents dans le dysfonctionnement de ce plexus solaire décrivaient fidèlement certaines difficultés propres à mon caractère : pour résumer soumission aux désirs des autres, nervosité, effacement excessif et peur de s’affirmer.

J’ai un peu plus tard continué à me renseigner sur ces sept points et découvert entre autres un autre point situé au niveau de la gorge et sur lequel sans connaître ces « chakras », j’avais travaillé quelques années auparavant : s’exprimer et essayer d’amorcer une liaison entre l’intellect et…le reste. De nombreuses fois à cette période et avant, je fis des rêves d’étranglement et de pendaison. Qui disparurent ensuite (lorsque des rêves répétitifs disparaissent, cela laisse à penser que la problématique a été entendue par le conscient et réglée.)

Autre lien fort entre les rêves et les chakras : deux rêves forts doublés d’une synchronicité concernant un troisième point, très important chez moi (d’où ce blog !). De ce point situé entre les deux yeux, j’ai rêvé deux fois : la première fois, lorsque j’ouvrais une sorte de restaurant à ciel ouvert avec un four à bois, et où une femme inconnue, plus âgée et ayant un troisième œil sur le front apparut pour me conseiller. La seconde fois, lorsque « apparue » dans une campagne inconnue et me préparant à rentrer chez moi, je croisais une femme, plus âgée aussi et qui m’aida : celle-ci avait également un troisième œil sur le front. Lorsqu’au réveil, très intriguée, je cherchais la signification de ce symbole dans mon dictionnaire habituel, je ne trouvai rien qui me parle : rien au mot « cyclope » et d’ailleurs ce n’était pas cela…rien de concluant au mot « œil ». Quelques heures plus tard, je me souvins de cette expression « troisième œil » dont la seule représentation que j’avais était une croyance arabe dont je ne savais pas le contenu, que je confondais à moitié avec le mauvais oeil, d’ailleurs!

Voici les références ce que je trouvai ce jour-là à ce propos :

  • L’œil d’Horus (Egypte ancienne) permettant de voir au-delà de l’espace-temps. Le troisième œil serait lié aux phénomènes tels que la clairvoyance (voyance d’événements non encore advenus), la télépathie (communication au moyen de la pensée) et la capacité d’entrer en contact avec d’autres dimensions (médiumnité). C’est par ce troisième œil que s’effectueraient des expériences comme la méditation profonde, des états de conscience chamaniques, des psychoses, l’émergence spirituelle et des expériences de mort imminente.
  • « C’est l’espace entre les deux hémisphères cérébraux, il est au-delà du temps et peut ralentir le vieillissement. C’est le chakra de la méditation, de la vision intérieure, du don de clairvoyance et de médiumnité, de sagesse et de grande perception sous toutes ses formes. Une bonne Aura de ce chakra calmera les personnes alentours. » (Site Tao et spiritualité)
  • Les Hindous l’appellent « œil de Shiva » ou « ajna chakra ». Shiva est, comme Rê, un dieu solaire, le dieu du feu purificateur et destructeur. L’ouverture du troisième œil ou œil spirituel est liée pour les Hindous à l’éveil de la « Kundalini shakti ». Clarté d’esprit, capacité de concentration, conscience de l’énergie, altruisme, intuition et prémonitions. En Inde, le troisième œil est appelé Jnana chakshu, l’œil de la connaissance.

L’apparition des ce même symboles à divers endroits sur le globe tend à prouver l’existence d’un inconscient collectif. On peut se demander d’où m’est venu ce symbole que je ne connaissais pas à l’état de veille. De mon corps? d’un autre « endroit »? D’autre part, il était une fois de plus pertinent car j’ai très souvent vécu des moments de télépathies ou autres aspects psi dans ma vie, j’y reviendrai dans un autre article.

Petit clin d’œil au sujet de ce troisième oeil: alors que je me trouvais en vacances sur une plage en Guadeloupe, un homme qui maintenait une sculpture en bois en équilibre sur le bout de son doigt est venu me parler. C’était un peu plus d’un mois après le deuxième rêve sur ce troisième œil…et là, je m’aperçus en discutant avec lui qu’il avait un tatouage…entre les deux yeux. Pas le point que certaines indiennes ont sur le front, mais un œil, dessiné en noir. Je ne me souviens pas avoir vu un pareil tatouage dans ma vie, et comme par hasard, cette rencontre peu probable et les deux rêves interviennent dans l’espace de cinq mois. Un bel exemple de synchronicité.

Je salue d’ailleurs Babiche, dont voici le site internet :

http://babiche.weebly.com/

Je ne m’étends pas plus sur mon apprentissage de ces points et leur équilibre. Ces trois exemples sont suffisants à ce propos, je vous propose un test en ligne qui vous permettra de constater par vous-même si ses résultats correspondent à vos problématiques de vie, point forts et points à développer :

https://www.eclecticenergies.com/francais/chakras/chakratest.php

Et vous invite en deuxième partie d’article à lire des propositions simples et concrètes pour renforcer chacun de ces centres s’il n’est pas ouvert. Je ne puis m’empêcher de penser aux traditions orales des civilisations anciennes, comme celles des guérisseuses celtes, qui nécessitaient pour les acquérir de nombreuses années d’apprentissage. Elles sont évoquées de manière énigmatique par Clarissa Pinkola Estes dans son magnifique ouvrage « Femmes qui courent avec les loups« . Il y est question des enseignements anciens des méthodes de guérison des Nahua mexicains, « par une initiation à l’âme et par l’intermédiaire des métaphores et des systèmes du corps » (page 615) qui duraient sept années et concernaient « 7 sens ».  Sans doute tout cela, bien loin de nos préoccupations matérielles et intellectuelles, faisait-il partie de ces apprentissages.

Photos de rêves

Voici les oeuvres oniriques de trois photographes actuels:

Version cauchemars:

http://www.appy-geek.com/Web/ArticleWeb.aspx?regionid=2&articleid=86631981

Et version rêves:

J’en profite pour placer la mienne, 🙂

paris-06-10-12-024

Plus sérieusement, j’aime les photos de Chema Madoz…

http://www.chemamadoz.com/

…et de ma chouchoute Maïa Flore.

http://www.maiaflore.com/

Je vous souhaite une belle visite de leur site!

Portez-vous bien.

Les étapes de l’individuation dans les rêves chez l’ »homme »

Ainsi que décrit dans l’article précédent concernant les symboles de rêves féminins ponctuant l’individuation d’une femme selon Jung, le terme de ce processus est également chez l’homme le Soi, unité de la personnalité adulte alliant conscient et inconscient.

En revanche, ce n’est plus l’animus qui constitue la partie inconsciente de la personnalité lors de ce processus chez l’homme, mais l’anima, partie féminine.

Celle-ci connaît aussi selon Carl-Gustav Jung et Marie-Louise Von Franz quatre étapes d’évolution :

  • La femme primitive (relations instinctuelles et biologiques), telle Eve
  • La femme belle, avec la présence d’éléments sexuels (Hélène de Faust)
  • La Vierge Marie (Eros spirituel)
  • La femme sage, sainte et pure (Joconde, déesse grecque par ailleurs d’une grande beauté)

Mais les symboles du processus d’individuation chez l’homme dépassent de beaucoup les apparitions de femme en rêve. Voici les différents stades développés par Jung :

  • Symboles du stade initial :
  • Catastrophe cosmique
  • Rêves d’animaux : lion, serpent, oiseau, cheval, taureau
  • Puis rêves d’eau, grotte, mer
  • Arbre, instruments, crucifix
  • Stade moyen :
  • Grenouille
  • Gué
  • Arbre
  • Planer, nager, être suspendu
  • Stade final
  • Symboles isocèles, roue, carré
  • Fleurs
  • Etoile, soleil
  • Œuf
  • Enfant
  • Vieux sage, fou à sac à dos, jeune garçon

 

Il se trouve que parallèlement à mon « évolution féminine » en rêve, je me retrouve beaucoup dans ces symboles et leur déroulement censés concerner les hommes. Je ne sais pas si cela ne concerne que ma personnalité ou si certaines femmes rejoignent ce constat.

Toujours est-il qu’un rêve d’une catastrophe cosmique fait à 36 ans a eu un très grand impact sur ma vie psychique. Ce rêve était d’une puissance inédite, sûrement le plus fort que je fis, avec notamment le bruit assourdissant de ce que j’ai fini par rapprocher d’une apocalypse. (N’ayant pas eu d’instruction chrétienne, mes connaissances en la matière ne sont pas très anciennes et il m’a donc fallu un certain temps, à la recherche du sens de tout cela, pour faire un rapprochement entre les images de ce rêve et l’apocalypse chrétienne d’une part et le combat de St Georges et du dragon d’autre part, puisque je me trouve au début de ce rêve dans la position de me battre contre un très gros varan.)

J’ai rêvé de tous les symboles détaillés plus haut dans le stade initial entre l’adolescence et 36 ans environ. En revanche, les symboles du stade moyen sont apparus dans un laps de temps assez court au regard de la période précédente : entre 34 et 36 ans. Enfin, ceux du stade final suivent scrupuleusement dans la chronologie nocturne : je les fais donc entre 36 et 38 ans.

Si ces regroupements évolutifs vous parlent, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour nous parler de votre parcours.

A bientôt !

Les étapes de l’individuation en rêve chez la « femme »

Carl-Gustav Jung a recensé les symboles intervenant dans les différents stades du développement spirituel chez l’homme et la femme.

Concernant la femme, il distingue quatre stades :

  • L’apparition de l’animus (partie masculine du psychisme de la femme, inconscient au départ et qui servira d’intermédiaire avec l’inconscient, et de base à la mise en actes de sa féminité agissante dans le monde extérieur).

Dans ce premier stade, viennent en rêve des images d’hommes soit laid ou sinistre, soit d’une beauté surnaturelle.

J’ai personnellement fait ce genre de rêve à plusieurs reprises à l’âge de 20/21 ans.

  • Un stade moyen, avec l’apparition de nouvelles images masculines : garçon d’hôtel, chauffeur, voleur, brigand, aventurier, moine, prêtre.

Ces images masculines (excepté le garçon d’hôtel) sont apparues dans mes rêves entre 34 et 37 ans (17 rêves avec une majorité de figures de brigands).

L’ombre (partie inconsciente faisant la balance avec les qualités ou traits de caractère conscients, et donc souvent particulièrement négative) est projetée, le plus souvent sur une femme.

Dès le début de l’introspection débutée à 34 ans, une figure féminine particulièrement effrayante est apparue (sorcière).

  • Des images positives masculines interviennent ensuite (conseiller, guide, ami.)

7 rêves illustrent pour moi cette période psychique, qui dure depuis mes 36/37 ans. Parallèlement, dans la vie diurne, quelques présences masculines dans mon entourage m’apportent un soutien considérable, tout comme mes amis garçons dont j’étais très proche lorsque j’avais 17 à 22 ans.

  • Le soi (les figures d’animus s’estompent lorsque le conscient et l’inconscient fusionnent, pour donner naissance au Soi, terme par lequel Jung désigne la personnalité unitaire issue du cette fusion et de l’intégration de l’ombre.)

Les symboles équivalents à cette phase sont : une déesse, prêtresse, magicienne, la terre-mère, déesse de la nature ou de l’amour, marraine, jeune fille aux pouvoirs surnaturels.

Concernant cette phase, mes rêves pouvant s’y rapporter sont de plusieurs ordres, mais seul le recul permettra de savoir s’il s’agit de symboles du Soi ou pas. Ils datent de moins de 3 ans.

  • Deux rêves d’une déesse hermaphrodite : après recherche, il s’agit d’une déesse primordiale, présente dans plusieurs civilisations (celte, sumérienne, égyptienne, etc.)
  • Deux rêves d’un personnage-femme possédant un troisième œil.
  • Deux rêves de fée.
  • Un autre symbole du Soi est une ville géométrique avec son enceinte, évoquant un mandala, rêve que j’ai fait deux fois aussi.

D’une manière générale, les symboles importants s’expriment chez moi deux fois, sauf si je ne les comprends pas, auquel cas, ils peuvent apparaitre plusieurs fois avant de disparaître quand je les comprends.

Encore une fois, tous ces symboles sont apparus dans l’ordre décrit par Carl-Gustav-Jung. Pour information, j’ai lu ce livre en 2015 et il n’a donc pas influencé les rêves que j’ai faits. En revanche, il m’a permis d’avoir un éclairage sur la signification non plus d’un rêve isolé mais d’une longue série.

Un autre écrit de Carl-Gustav Jung, produit conjointement à Marie-Louise Von Franz (L’homme et ses symboles), avec qui il a travaillé de nombreuses années, donne quelques indications supplémentaires sur l’évolution en quatre étapes de l’animus :

  • Tarzan (personnification simple et force physique)
  • Homme d’action ou romantique, prenant l’initiative, organisant l’action.
  • Homme du Verbe (orateur : prof/prêtre)
  • Sage, médiateur de l’expérience religieuse, donnant un sens nouveau à la vie (Gandhi).

J’espère que ces indications vous auront été utiles pour vous situer et accéder à une compréhension plus large de vos rêves à long terme.

Dans l’article suivant, j’évoquerai les éléments d’une évolution plus masculine selon Jung, qui curieusement ont également un certain écho dans mon âme féminine.

Les animaux en rêve 2

Nombre d’apparitions Age de la première apparition en rêve Dernière apparition en rêve Sens des symboles (Définition se rapportant au dictionnaire de Tristan Moir).
Vers, Insectes rampants, araignée
Bêtes, vermine 5 Avant 15 ans 21 ans Insectes : parasite mental, idées noires, involution, forme sclérosée
Phasmes 21
Poux 38
Insecte rampant 38
Araignée 2

Toile seule

20 35

38

Araignée : symbole de la mère négative

Mais aussi toile : beauté cosmique

Vers 2 34 ? 38 Vers : parasitage, addiction, sous-homme
Fourmis 38 Fourmi : anonymat, labeur, perte d’identité, exploitation
Insectes volants
Coccinelle 2 (rêves négatifs) 19 21 Coccinelle : lien avec archétype paternel
Guêpe 35 Guêpe : femme fatale, menaçante ou dominante, danger
Abeille 35 Abeille : monde industrieux positif, collectivité harmonieuse, capacité professionnelle
Mouche 35 Mouche : pensées parasites, perturbation mentale, incohérence, folie
Chenille / chrysalide/ papillons 3 38 Chenille : Refus de grandir, égoïsme

Papillon : transformation et évolution achevée, principe spirituel masculin, harmonie

Gastéropodes
Limace 1 18 Limace : Dégoût de la sexualité, retard de développement pubère
Escargot 1 35 Escargot : Peur et rejet de la sexualité, évolution lente, froideur génitale
Batraciens
Grenouille Crapaud 3 34 37 Grenouille/crapaud : Transformation physique, métamorphose ou dégoût de la sexualité
Crustacés poissons tortue
Crabe 2 20 34 Crabe : angoisse inconscient résurgent, tendance hypocondriaque, mère négative, carapace, psychorigidité.
Animaux marins 4 (tortue/poissons) 34 37 Poisson : Processus d’individuation, évolution, autonomie, vitalité, spiritualité

Tortue : représentation du monde, complétude, détermination, sagesse, mais aussi lenteur et repli sur soi

Crevette : langage du rêve

Reptiles
Dinosaure 2 18 20 Dinosaure : énergie primordiale de vie, puissance et pulsions sexuelles, manque de plaisir et d’amour, nourritures pas adaptées, appétences trop fortes
Lézard 19 Lézard : évolution, involution, recherche de la lumière, sacrifice, humanisation
Crocodile 22 Crocodile : bas instincts, sexualité déplacée pulsionnelle et dévorante, cerveau reptilien, souvenirs terrorisants, peur enfantine d’être dévoré par la vie
Varan vaincu 36
Serpent 9 15 37 Serpent : énergie sexuelle, pulsions de vie, désir, connaissance, remède mais aussi : dichotomie entre désir et expression, peur ou refus de la sexualité ou des comportements de séduction, manque d’amour, énergie sexuelle agressive
Oiseaux
Oiseau négatifs  4 16 37 Oiseaux négatifs : enfermement mental, organe sexuel masculin immature ou négatif

Définition personnelle : déprime

Oiseau tué (perruche/pélican/noir/pigeon) 16 38
Oiseau 4 34 36 Oiseau positif : principe de l’âme, esprit, surmoi positif, guide spirituel, liberté
Canard 1 37 Canard : stade inachevé de développement
Cygne 1 36 Cygne : forme aboutie et parfaite, pureté, transformation
Chouette 1 38 Chouette : Sagesse, discernement, lumière intérieure (mais aussi peur de l’inconnu, de la nuit, solitude)
Mammifères
Loup 2

Livre loup

5 15

36

Loup : survie, instincts refoulés, appétits insatiables dangereux pour soi et les autres, bas instincts, pulsion sexuelle dévorante, prédateur sexuel
Chien 19 16 38 Chien : instincts reconnus, gardien du corps, écoute des besoins réels de la personne mais aussi mise en danger de son corps, tendances libidineuses, servilité
Lapin 4 17 34 Lapin : Sexualité infantile, nature craintive, monde de l’enfance, souvenirs oubliés qui remontent à la conscience
Agneau 35 Agneau : Pureté, sacrifice, mort initiatique
Animal inexistant 35 Folie?
Cheval 2 35 Cheval : Puissance et plénitude du corps sans connotation sexuelle, vigueur physique, liberté
Souris 2 34 36 Souris : aspects féminins compulsifs, vision réduite de la femme, enfermement, proie
Rat 1 36 Rat : maladie, perte d’identité, être rongé, enfermement mental, tourner en rond mais aussi intelligence dissimulée, remède
Vache 36 ? Vache : aspect nourricier, fonction maternelle mais aussi soumission, exploitation maternelle, femme ou mère mauvaise
Anesse 36 Ane : stagnation, obstination, opposition, susceptibilité, évolution inachevée
Singe 36 Singe : manque de réflexion, envie, évolution inachevée, imitation primaire, comportement caricaturaux et infantiles, indiscipline mais aussi malignité, capacité de reproduire des gestes
Brebis/chèvre 2 36 37 Brebis : soumission, foi, amour maternel

Chèvre : principe maternel primitif, robustesse, agilité, méfiance

Ourson blanc 37 Ours : mère imprévisible au caractère variable, douceur et colère, coups de griffes, régression psychique, mise en danger
Lion lionne 37 Lion : principe solaire masculin, force et pouvoir, autorité, père, personnalité riche, réalisation, cœur

(Mais aussi surestimation de soi, mauvais jugement, égocentrisme)

Bouquetin 38
Taureau 38 Taureau : puissance, virilité, force physique, révolte, mais aussi pulsion dévorante et colère
Belette/ petits mammifères/ Blaireau bleu 3 35 38 Amour tendresse ?
Sanglier 38 Sanglier : nature pulsionnelle, sauvage et puissante, inadaptée à la civilisation et aux liens sociaux, sang lié
Chien à tête de chat 2 26 37
Lynx 1 37 Lynx : Energie et pulsions féminines incomprises ?
Chat 9 34 39 Chat : sexe féminin, désir, sexualité, sensualité, grâce, insoumission, connaissance intuitive, intercesseur onirique (mais aussi refus et peur de la nature féminine sexuée, terreur superstitieuse).