La liberté des Femmes, clé de libération des humains

Suite à lecture des deux tomes de l’essai « Le deuxième sexe » de Simone de Beauvoir (I Les faits et les mythes, II L’expérience vécue), une seule conclusion m’est venue en tête.

La clé centrale de la libération des humains est le retour à la liberté pour les Femmes.

Nul besoin de revenir sur l’emprisonnement, (parfois doré pour la Bourgeoisie, parfois défendu par les femmes en une sorte de syndrome de Stokholm) induit par le patriarcat millénaire à but esclavagiste envers le deuxième sexe, dans un souci parallèle de contrôler la propriété des biens matériels et financiers.

L’institution du mariage, est même dans les couples les plus harmonieux et libres polluée par cet inconscient collectif et par sa nature même: il s’agit d’un acte de propriété réciproque, visant à garantir l’héritage aux descendants de l’homme.

Si quelques progrès ont eu lieu, il suffit de mentionner les viols perpétrés sur les femmes et les enfants pour se rendre compte que ceux-ci restent dans l’inconscient collectif et trop souvent dans les faits une des propriétés de l’homme en position de pouvoir, au même titre que sa voiture, sa maison ou son compte en banque.

Je ne parle pas des individus masculins (sauf quelques-uns détruits par leur éducation, début de vie etc…), je parle de l’inconscient humain dans la globalité. Même si un certain nombre de femmes vivent de nos jours librement, notamment dans les pays occidentaux, leur inconscient est encore pollué par ces millénaires d’esclavagisme, sans qu’elles le sachent. Du côté des hommes, puisque l’on porte tous en nous deux polarités, il y a à l’intérieur d’eux une partie féminine enfermée, blessée, polluée, qui demande une guérison telle que les femmes elles-mêmes doivent la mener. Ces profondes blessures de l’inconscient sont bien là, même si selon le principe de l’inconscient on n’y a pas accès d’emblée.

Je ne m’étendrai pas non plus sur la situation dans des pays non occidentaux qui alimentent au fur et à mesure des jours les mémoires de traumatismes et mémoires négatives: personnelles, transgénérationnelles, et collectives. Les hommes par milliards ont été et sont les premières victimes des guerres.

QUE SE PASSERAIT IL SI LES FEMMES ÉTAIENT CONSCIEMMENT ET INCONSCIEMMENT AFFRANCHIES?

  1. Les femmes seraient des êtres humains entières, et non bridées par les blessures millénaires. Plus de comportements victimaires, culpabilisants, résignés, souffrants. Une grande partie de la féminité est en sommeil chez beaucoup (accès aux plans immatériels, médiumnité, par exemple…). La créativité serait alors mise au service de l’humanité par leur côté yang.
  2. Les hommes pourraient eux aussi accéder à la guérison de leur part féminine interne: sensibilité refoulée pendant des siècles et millénaires…par exemple. Cela impliquerait tout naturellement une chute des comportements agressifs voire violents chez ceux qui y sont enclins par ces blessures internes.
  3. Les couples deviendraient non possessifs, universels (ou sacrés pour les personnes à qui cela parle), détendus, communicants, équitables et aimants. Les rencontres se feraient par attraction d’âmes, et pas par obligation de répondre aux normes sociétales par le mariage, l’union ou la procréation avec le premier venu ou un « bon parti ». Par notre entièreté et non par écho de nos blessures égotiques. La sexualité sacrée, énergétique, serait découverte par le plus grand nombre, loin des pollutions actuelles. Unions libres aussi dans le sens où être célibataire serait un choix respecté.
  4. Les enfants ne seraient plus élevés par des prisonnières et leur geôliers. Une femme non libre ne peut que difficilement éduquer ses enfants dans la liberté d’être et dans la joie et la bonne humeur…
  5. Les problématiques mondiales (écologie: violence faite à la Terre à l’image de la femme) et les conflits (révélateurs de conflits égotiques internes chez les humains: peur, blessures de l’ego, inconscience de l’être profond), se calmeraient.

On n’y est vraiment pas. Mais la société en train de s’effondrer est un signe que nous sommes en chemin.

Portons l’attention sur tous ces schémas inconscients que l’on porte en nous et qu’on peut défaire par un travail d’individuation et d’éveil.

Pour les femmes, un seul mot d’ordre: n’oubliez pas que vous êtes libres d’être vous-mêmes.

Le jour où je publie cet article, Aurélie du fil d’or transmet une canalisation quasi identique :))

Déconfi-nénés :)

8 pour cent des femmes ont laissé tomber le soutien-gorge durant le confinement. J’observe parallèlement que les jeunes générations se sentent plus libres sur de nombreux domaines de la féminité…vers la fin d’un corset light?

Types psychologiques 7/10 : Les personnages du rêve dans la psychologie féminine

Cet article final dans la série des « types psychologiques » signe un retour au rêve, thème majeur de ce site dédié principalement à l’inconscient.

Il fait écho à un autre article publié en février dernier sur «Les étapes de l’individuation chez la femme ». Ce dernier traitait uniquement de la fonction inférieure (animus pour la femme, doublé de l’ombre).

Je vais à présent compléter celui-ci en abordant l’apparition des trois autres fonctions psychologiques en rêve (fonction dominante, auxiliaire et tertiaire : cf articles précédents).

Ce matin-même, une amie m’a raconté un rêve récent que je lui emprunte en introduction 😉  : elle se regarde dans le miroir et y voit une jeune femme, ressemblant à sa fille. Mais lorsqu’elle commence à adopter des mimiques ou lorsqu’elle bouge, le reflet ne la suit pas vraiment.

La jeune femme est de l’autre côté du miroir, c’est-à-dire en partie dans l’inconscient. Il peut s’agir du Soi. Il peut s’agir plus vraisemblablement aussi de l’archétype représenté par la « Puella », jeune femme de la quaternité psychique féminine. Elle représente la fonction tertiaire, c’est-à-dire une fonction qui n’est pas naturelle dans la personnalité du sujet, mais que l’on développe à partir de 20 ans, plus facilement que la fonction inférieure qui est la plus difficile à intégrer (à partir de la mi-vie). La jeune fille du miroir offre un reflet différent car même s’il s’agit de la même personne, la façon d’agir est différente (si le moi agit à l’extérieur avec un élan sentimental, la jeune fille sera plus cérébrale par exemple).

Voici les personnages du rêve incarnant nos quatre fonctions psychiques selon John Beebe, psychanalyste jungien américain :

Fonctions psychiques Fonction dominante (développée vers 6 à 12 ans) Fonction auxiliaire

(développée vers 12 à 20 ans)

Fonction tertiaire (développée vers 20 à 35 ans) Fonction inférieure (à partir d’environ 35/40 ans)
John Beebe Héroïne, sujet Mère Puella, jeune fille Animus

John Beebe explique par ailleurs que chaque type de fonction (ordonnés différemment selon la personnalité des gens) peut être représenté en rêve sous des couleurs différentes, qui peuvent être portées par les personnages : rouge pour la fonction sentiment, jaune pour l’intuition, vert/marron pour la sensation et bleu pour la pensée.

Après examen de mes rêves sur une très longue période, voici une synthèse des fonctions et couleurs relevées :

Avant 34 ans : rêves rares des quatre couleurs, avec sous-représentation du vert.

Depuis 34 ans : 13 rêves de rouge, 4 rêves de jaune, 7 rêves de bleus et 14 rêves de vert/marron.

Cela donne donc à penser que la sensation serait ma fonction inférieure puisqu’inexistante quasiment dans mes rêves de jeune adulte et très présente en début de deuxième partie de vie. L’apparition de chats en rêve à la même période va dans ce sens. Par ailleurs, il est possible que du fait de mon histoire, j’aie développé très tôt la fonction tertiaire pour pallier une faiblesse personnelle de la fonction auxiliaire. Dans ce cas, si d’autres personnes examinent la fréquence des couleurs portées par les personnages de leurs rêves aux différentes époques de leur vie, il est possible que les deux couleurs les plus marquées après 35 ans soient en fait les fonctions tertiaires et inférieures.

Observons à présent le lien avec les figures féminines.

Archétypes de la quaternité psychique féminine. Héroïne/moi Mère Puella Animus
Apparitions de couleurs Peu de couleurs…

-Rêve de vêtement d’enfant jaune à vendre.

-Rêve de gouttes jaunes dans les yeux (vision/intuition)

C’est beaucoup plus net : de nombreux rêves de rouge sont associés à la mère.

Un peu de marron (partie de l’animus issu de l’animus maternel ?)

Peu de couleurs…

-Rêve de la Vierge Marie (robe bleue)

-Je cherche des lunettes bleues.

Marron/vert

13 rêves faits depuis 4 ans.

Pas forcément en lien avec l’animus, mais avec une fonction féminine nouvelle.

Fonctions psychiques

correspondantes

Fonction dominante (développée vers 6 à 12 ans)

INTUITION

Fonction auxiliaire

(développée vers 12 à 20 ans)

SENTIMENT

Fonction tertiaire (développée vers 20 à 35 ans)

PENSEE

Fonction inférieure (à partir d’environ 35/40 ans)

SENSATION

Ces apparitions de personnages et couleurs en rêve correspondent apparemment à mon type psychologique MBTI : INFJ. En revanche  ce qui apparait clairement concernant les fonctions auxiliaire (F) et inférieure (S), est moins visible pour les deux autres fonctions. Ceci dit, comme il s’agit de couples de fonctions, par élimination, la fonction dominante est forcément irrationnelle intuitive et la fonction tertiaire rationnelle pensée.

Le type de socionique est également validé par ces rêves : j’appartiendrais au type EII : sentiment introverti prioritaire (très nombreux rêves de rouge), l’intuition venant en seconde place dans cette classification des types psychologiques.

Cependant, l’intuition étant la première fonction installée chez moi chronologiquement (6 à 12 ans), la sensation reste la fonction inférieure.

Cette étude de rêves donne un nouveau jour au questionnement des différences entre les types MBTI et socionique : pour les personnes introverties, la fonction dominante effective n’est pas forcément celle installée en premier dans la vie.

En bref, l’observation des rêves peut donner une indication sur les fonctions psychologiques privilégiées d’une personne, mais elle doit être minutieuse et sujette à caution.

Une autre difficulté est de distinguer les personnages « sujet » (partie de nous) et objets (vraies personnes). J’ai en effet fait deux rêves de bleu concernant deux figures masculines importantes pour moi. L’un des rêves est ancien, l’autre moins. Or, il se trouve qu’au moins un de ces hommes est de type pensée… (bleu). Si on parvient à distinguer l’objet du sujet, nos rêves peuvent donc aussi nous donner des indications sur les personnes de notre entourage.

2) Souvent, dans l’inconscient, les données, qui peuvent sembler contradictoires au premier abord, s’entremêlent en couches superposables parfaitement compatibles. Ainsi, parallèlement à ce qui est décrit plus haut, chez chaque femme, ces expressions peuvent prendre (au moins) quatre autres formes fonctionnant par couple, et pouvant également apparaître en rêve.

Toni Wolff les explicite dans les Cahiers jungiens de psychanalyse n° 102 (automne 2001).

Il s’agit de :

La femme Médiale/l’amazone au plan trans-personnel, relationnel

La mère/l’hétaïre, (ici la mère n’est pas forcément la fonction auxiliaire) au plan personnel.

La femme médiale est plongée dans l’atmosphère psychique de son environnement, dans l’esprit de son temps et dans l’inconscient personnel. Son moi est faible, elle est peu ancrée dans la réalité. Elle ressent ce qui est encore latent dans l’inconscient de l’autre et cela peut parfois amener confusion et destruction dans des relations très proches (elle peut incarner une part de l’anima de l’homme). Les anciennes chamanes correspondent notamment à ce profil, aujourd’hui on trouve plutôt des femmes s’intéressant à la graphologie, l’astrologie, etc.

L’Amazone est souvent une grande voyageuse ou sportive. Elle a de l’autorité, est indépendante et cela peut parfois prendre des formes agressives (protestation virile, mégère à la maison, utilisant les armes des hommes…)

La mère est protectrice, nourricière : il y a peu besoin d’expliciter les caractéristiques de ce comportement maternel…le côté négatif en est entre autres  la surprotection étouffante.

Femme allaitant, Abbaye de Fontevrault (49)

L’hétaïre  est l’amante : elle touche la part d’ombre de l’homme (mêlée à son anima). Séductrice parfois dans l’illusion.

Chaque femme a un de ces aspects du féminin plus développé que les trois autres. L’opposé est sa fonction inférieure, intégrée dans la deuxième partie de la vie ce qui mène au Soi, personne au psychisme unifié. Le couple des deux autres est plus ou moins développé et sert la fonction dominante.

Dans les sociétés matriarcales (quelques millénaires avant J.C.), outre le simple rôle de mère admis par les sociétés patriarcales, notamment catholiques, il existait des rôles de femmes initiatrices sexuelles (hétaïre), amazones, femmes mystiques/prêtresses (femme médiale). Mais aussi des femmes muses et créatrices ainsi que le décrit Paule Salomon dans son livre « la femme solaire. » Ces femmes libres sont depuis longtemps reléguées dans l’inconscient collectif sous diverses formes comme celles de  Lilith, de Notre-Dame-de-la-nuit, de mauvaises fées, déesse aux oiseaux,…L’individuation féminine consiste aussi à se libérer du joug inconscient chrétien, présent même chez les femmes de familles athées, car inscrit dans l’inconscient collectif et notre culture.

3) Je terminerai en ajoutant une progression proposée par Jung au sujet des stades de l’anima chez l’homme mais qui peut prendre sens pour l’évolution psychique de la femme :

Jung (parallèle avec les stades de l’anima chez l’homme) La femme primitive (relations instinctuelles et biologiques), telle Eve La femme belle, avec la présence d’éléments sexuels (Hélène de Faust) La Vierge Marie (Eros spirituel) La femme sage, sainte et pure (Joconde, déesse grecque par ailleurs d’une grande beauté)

 

A travers toutes ces approches, on prend conscience que le psychisme d’une personne est un équilibre de très nombreuses forces et énergies représentées de différentes manières, archétypiques, psychologiques et comportementales, qui s’avèrent toutes être de précieux outils pour la connaissance de soi et l’évolution vers une personnalité unifiée et riche.

On trouve dans la littérature, et notamment dans les contes des évocations de ces figures féminines, je pense notamment au magnifique conte « la jeune fille sans mains » raconté et analysé par Clarissa Pinkola Estes dans Femmes qui courent avec les loups, que je ne saurais trop vous conseiller de lire (voir article succinct sur ce livre). Dans la forêt symbolisant le monde intérieur, la jeune fille sans mains trouve une famille dans la quaternité suivante : elle-même jeune fille, la vieille mère, l’enfant-soi et le Roi-Animus. Elle y évolue vers le mariage sauvage (vers le Soi) qui adviendra une fois que ses mains, volées par le diable, auront repoussé par ses longs soins.