Tarot de Visconti (XVe siècle) et comparaison avec le tarot de Marseille (XVIIIe siècle)

J’ai acquis ce tarot de Visconti qui m’intéresse grandement car je sais que plus c’est ancien, moins les symboles et archétypes ont été modifiés par le temps. Je vous propose ici des photos des arcanes majeurs, en vis à vis du tarot de Marseille.

J’analyse les différences entre les deux tarots et les apports de celui-ci, plus ancien, pour une meilleure compréhension de ces étapes de l’individuation vers le Soi et du symbolisme des cartes dans ces deux audio YouTube:

Pour ceux que l’histoire du tarot de Visconti intéresse, voici le lien vers Wikipédia:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tarot_Visconti-Sforza

Il existait dans l’une des trois versions existantes (j’ai celle de Pierpont-Morgan pour les arcanes majeures), trois cartes supplémentaires: les 23, 24 et 25: la Foi, l’Espérance et la Charité.

23 FOI
24 ESPERANCE
25 CHARITE
GRAND TABLEAU DU TAROT DE MARSEILLE ET DE VISCONTI: arcanes majeurs

Images du rêve : les arcanes du tarot de Marseille 3

Aux onze arcanes suivants (grands mystères) se rajoute le Mat, carte non numérotée.

Tarot Marseille

  • Le pendu XII: (force interne et non plus seulement externe comme dans la lame précédente). Il représente la culpabilité à nos yeux et à ceux des autres (elle nous étouffe), les chaînes, les remords, l’esclavage psychique/vis-à-vis de nos passions. Les liens avec les autres sont plus oppressants que salvateurs. La verticalité est difficile (notre vie est suspendue dans une attente), nous n’assumons pas notre verticalité, notre statut d’être humain. Il est urgent que notre corps et notre mental s’accordent. La tête du pendu est en bas, il reprend des forces au contact de la terre (régénérescence chtonienne). Les moyens matériels deviennent inefficaces pour la suite de la progression, l’initié entre dans un monde renversé.

Ci-dessous un christ à l’envers pris en photo sur le portail de l’église de Pont l’Abbé d’Arnoult (17), XIe XIIe siècles.

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  • Lame sans nom (la mort) XIII: La mort symbolise la fin d’un cycle et de ses illusions/habitudes/pensées/attachements périmés.  Mais aussi la peur du changement (poids du passé), l’angoisse, la peur de la mort vécue par l’ego. L’autre signification de l’arcane est la transformation vers un nouvel état, le changement profond de l’homme par l’initiation, la renaissance vers la vie et le progrès, vers un meilleur bien-être. Certains rêves initiatiques s’y rapportent, comme la mort de ses parents symboliques, « tués » pour devenir un adulte, atteindre la maturité et le recul psychologique. Une vie nouvelle est promise, mais il convient de suivre les étapes. Les lames qui suivent sont à caractère plus céleste.
  • La tempérance XIV: (lame de mort et renaissance) Lorsque l’on a conscience de ses limites et que l’on a atteint un équilibre intérieur, on est prêt à affronter la venue du Diable. On fait preuve d’une maitrise du désir, de modération et mesure (ciel et Terre). Il y a dans cette lame une idée de circulation des fluides, d’équilibre cosmique et corporel.
  • Le diable XV: Centre de nuit, représentation masculine/paternelle négative, le diable divise et manifeste nos points faibles. Il provoque une régression vers un désordre physique/moral/métaphysique. Manifestation de notre part d’ombre, le diable a accès à notre inconscient le plus sombre (peurs/vices) pour nous y confronter. L’ombre prend parfois le visage d’un proche qui personnifie notre part d’ombre négative, il peut avoir une emprise négative sur notre psychisme (traits de caractères pervers ou manipulateurs aux influences fâcheuses) : nous sentons alors le besoin de nous en défaire.  Le diable est le symbole de la plus grave des tentations : assouvir ses passions à n’importe quel prix (surexcitation/faiblesse). La soumission aveugle à ses instincts est dangereuse, tout autant que la tentation d’avoir un pouvoir occulte. Les symboles associés au diable peuvent être le dragon/serpent, l’ange déchu. Le diable est hermaphrodite. Il vient affronter seulement les âmes capables de l’affronter. Lorsqu’il apparait, il y a en perspective un travail de réunification, une synthèse et un dépassement de ces forces déstructurantes de la personnalité.
  • La maison-Dieu XVI: La tour est un principe phallique, évoquant le psychisme masculin. Cet arcane fait écho au mythe de la Tour de Babel, ou à celui de Prométhée (puni pour avoir voulu égaler les dieux). L’orgueil de l’homme voulant égaler le créateur et rejoindre le ciel l’amène à chuter de cette tour si haute, car le châtiment divin ne tarde pas à tomber, le reconduisant à sa place. La verticalité de l’homme est certaine, mais qu’il monte trop haut par la conscience et il risque l’isolement (tour d’ivoire), la démence, la chute. Le corps est indemne suite à cette chute. Le nombre 16 étant dynamique, la crise est salutaire et la suite du chemin s’ouvre alors. Après l’éclatement de la contraction (« L’abîme s’oppose au Nirvana », Jacob Boehme),  il est contraint de trouver un sens.
  • L’étoile XVII: Première apparition des astres dans les lames du Tarot : l’homme s’ouvre au mystère du sommeil et de la nuit, commence à se mêler à la vie cosmique et à prendre conscience de la destinée des hommes et du sens de la vie. On peut être né sous une bonne étoile… Le cœur a sa place ici : l’étoile est un centre de lumière, où règnent espérance et amour. Selon Tristan Moir, l’étoile est magique et puissante. A 5 branches, elle représente l’homme. Celle qui a 6 branches représente le cœur (centre d’énergie) qui s’ouvre à l’amour divin. Le triangle vers le bas représente les forces telluriques, la terre, le féminin, le sexe féminin, tandis que celui dirigé vers le haut représente les forces spirituelles, le ciel, le masculin. Le cœur est la rencontre de ces forces, leurs épousailles. Cela me fait penser au Mysterium Conjunctionis de Jung, mariage du masculin et du féminin en soi. Il y a un retour aux sources (eau). Les étoiles rêvées représentent aussi les constellations familiales, les interdépendances. Si les étoiles bougent, il y a transformation. L’étoile filante, quant à elle symbolise la réalisation de nos souhaits/émerveillements devant les instants de beauté fugace. Enfin, l’étoile est signe de créativité en cours, d’une naissance, d’une réalisation, un mouvement de formation de soi et du monde. L’inspiration de l’artiste, ses désirs inexprimés sont en route.

Ci-dessous un vitrail de la cathédrale de Bâle (Suisse) avec une étoile à 6 branches.

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  • La lune XVIII: La lune est porteuse des valeurs du passé, riche de tout l’inconscient. On voit sur la carte deux chiens psychopompes (accompagnant les âmes à travers la mort), et une écrevisse (qui mange ce qui est transitoire). Cet arcane montre trois plans : astres/terre/eaux. La lune est un astre de la nuit, des transformations intérieures, et des cycles.  Elle éclaire la nuit en reflétant la lumière alors que le soleil la dissipe. Il y est question de la mort. L’homme meurt deux fois…selon Plutarque, la lune est le séjour des hommes bons après la mort. La lune, qui attire les émanations telluriques, symbolise aussi la féminité inconsciente, intuitive  et cyclique. Artemis est associée à la lune (vierge farouche), il s’agit donc d’une représentation de la femme mais pas de la mère. Le volet négatif de ce symbole est la peur de la femme. La lune éclaire le chemin de l’imagination et de la magie. C’est l’heure d’un exercice de conscience, d’un retour sur soi.
  • Le soleil XIX (lame de triomphe) : C’est l’arcane de l’illumination totale et de l’objectivité : l’homme est au sommet de l’initiation, il n’est plus seul. Le soleil fait disparaître l’illusion de l’ombre et montre la réalité et la vérité. Ce symbole est un symbole de conscience, de rayonnement, richesse, lumière intérieure, clarté, connaissance, énergie fécondante, de vie et d’unité. Il y a en outre dans ce symbole un volet masculin : il représente le père positif, un père spirituel éclairant. Le fait que l’on rêve de soleil sans le voir de face signe le fait que la conscience contemple le monde et pas elle-même. La lumière va de l’intérieur (de nous), vers l’extérieur.

Les jumeaux apparaissant sur la lame symbolisent l’harmonie des opposés qui deviennent égaux et tendent à l’unité. C’est cet équilibre qui nous mène vers la lumière de la connaissance. Ainsi, la phase d’opposition interne et duelle est résolue. Elle a été conscientisée pour être dépassée. Les jumeaux intègrent les côtés mâle et femelle, actif et passif, Adam et Eve pour créer la pierre philosophale, le Graal, l’hermaphrodite initial. L’homme a pris l’exacte mesure de lui-même et de ses possibilités.

  • Le jugement XX:  L’homme peut être jugé en totalité, en lui-même et dans ses œuvres. Il s’agit d’une résurrection, d’un réveil après la mort. La grande-mère ou le vieil homme de Jung en sont les représentations (le soi). L’appel de l’esprit (principe unificateur qui pénètre et sublime) est victorieux, et il n’y a pas de véritable action qui ne vienne de l’âme (intuition et affectivité enrichissent la pensée.)
  • Le monde XXI: C’est la synthèse de tout ce qui a été obtenu. Sur cette carte apparaissent :

Un cheval (bœuf) : la chair : symbole de l’homme, la matière n’a pas d’auréole de sublimation: correspond à : terre-soir-occident-automne

Un lion : jaune avec auréole couleur chair : matière déjà en voie de spiritualisation: feu-midi-été-sud

Un aigle : représente les forces inconscientes sublimées : jaune et ailes bleues, l’auréole est rouge : l’esprit domine les instincts: air-est-matin-printemps

homme/ange : esprit : valeur suprême moteur de toute action, terme de toute évolution: eau fécondante-nuit-nord-hiver

La guirlande est rouge car l’esprit est le point de départ/le centre/l’aboutissement.

La forme de la mandorle est le symbole de l’union entre terre et ciel (cf Christ/Vierge/divinités hindoues).

La femme est en équilibre ET en mouvement, elle a un voile sur épaule gauche.

Le monde est un tourbillonnement, une danse perpétuelle où rien ne s’arrête, une

« Structure d’antagonisme équilibré » selon Gilbert Durand.

Cette carte fait aussi penser au tétramorphe chrétien: les quatre symboles des évangiles: le aigle, taureau, homme et lion (ces images présentes dans l’inconscient de l’homme surgissent ici et là, dans une religion ou un rêve, comme une plante pousse sur un rhizome pousse à différents endroits sans qu’on en voie les racines.) Ci-dessous le portail royal de Chartres (époque romane).

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  • Enfin le Mat, sans numéro: ainsi que l’écrivent Jean Chevalier et Arthur Gheerbrant dans leur Dictionnaire des symboles,  l’homme après avoir obtenu de ce monde tout ce qu’il peut donner, reconnait qu’il ne possède rien de valable et retourne en conséquence à l’inconnu, à l’inconnaissable qui précède et suit sa vie. Devant cette double impasse, il continue de chercher mais en ayant admis dans son intelligence et accepté dans ses souffrances de son corps qu’il y a une différence de nature entre Dieu et nous. Le seul rapport avec lui résiderait dans l’espérance, l’abandon et l’amour. La passivité prend alors un caractère sublime. On trouve dans les écrits sur les rêves de Tristan Moir un parallèle entre le fou qui ose et le sens profond de sa sagesse individuelle. Sens caché du langage du rêve transmettant une vérité, sens profond des actes et des paroles, rupture avec le monde matériel dans le sens d’une libération.

Cet article a été rédigé à partir du travail sur les symboles de ces trois auteurs.

Leur suite constitue un ensemble de points de repères précieux pour qui veut savoir où il en est sur ce chemin solitaire que l’on parcourt les yeux fermés.

Quelques jours après la rédaction de ce texte m’est revenu un rêve que j’avais oublié concernant le tarot de Marseille: je voyais des livres dans une benne de déchetterie et à côté, un jeu de tarot dont je savais que je devais le prendre à la place des livres (que je dévore au quotidien depuis l’enfance). Quelques temps plus tard, j’ai acheté ce jeu dans la réalité et découvert ses images dans leur ensemble. J’en connaissais déjà quelques-unes au travers des interprétations de Tristan Moir.

Images du rêve : les arcanes du tarot de Marseille 2

Voici une synthèse approchant la signification psychique des différents symboles du tarot de Marseille (rédigée à partir des livres de Tristan Moir et de l’encyclopédie de Jean Chevalier et Arthur Gheerbrant : Dictionnaire des symboles.)

Tout d’abord, dans la tradition, les cartes du tarot sont au nombre de 22.

Tarot Marseille

Celle autour de laquelle gravitent les autres est L’étoile XVII, qui est une lame de mort et de renaissance. De triomphe également.

Autour de cette carte gravite une autre carte pilier : l’amoureux VI.

Les 22 lames sont partagées en trois groupes de 7 plus le mat qui n’a pas de numéro (hors du temps) :

  • les 7 premières (bateleur, papesse, impératrice, empereur, pape, amoureux et chariot) correspondent selon les auteurs aux valeurs de l’esprit.
  • Les 7 suivantes (l’hermite, la justice, la roue de fortune, la force, le pendu, la mort et la tempérance) aux valeurs de l’âme
  • Les 7 dernières (hors Mat : Le diable, la maison dieu, l’étoile, la lune, le soleil, le jugement et le monde) aux valeurs du corps.

Un autre découpage en deux parties différencie les 11 premières cartes décrivant la voie initiatique des petits mystères : la première voie d’initiation vers la sagesse. Le Bateleur est le point de départ de cette initiation active. Les 11 suivantes, à partir du Pendu, est la 2ème voie des grands mystères, initiation mystique. Le pendu (XII, lame de mort et de renaissance) ouvre la voie de l’initiation passive.

Les alternances esprit/âme/corps interviennent aussi dans des cycles plus courts de trois cartes.

Ainsi, les lames concernant l’esprit (démarche active) sont parallèlement : le Bateleur I, l’Empereur IV, le Chariot VII, la Roue de fortune X, la Mort XIII, la maison-Dieu XVI, le soleil XIX.

Celles concernant l’âme (démarche intermédiaire entre active et passive) : La papesse II, Le pape V, La justice VIII, la Force XI, la tempérance XIV, l’étoile XVII, Le jugement XX.

Enfin les cartes du corps (« démarche » passive) : l’impératrice III, l’amoureux VI, l’Hermite IX, le pendu XII, le Diable, XV, la lune XVIII, le Monde XXI.

Voici à présent un développement court pour les onze premiers arcanes (petits mystères) dans lesquelles vous trouverez peut-être un écho à votre itinéraire:

  • Le Bateleur I: point de départ (projet ou processus d’individuation), potentiel énergétique. Infini et diversité du monde unitaire. Mais aussi versant arnaqueur de ce jeune homme.
  • La papesse II: Le monde se manifeste, fécond derrière un voile blanc. La déesse-mère (Isis) détient les secrets du monde, mais ne les dévoile pas…encore. Attente.
  • L’impératrice III : intelligence souveraine, qui donne le pouvoir et la force motrice (antimoine des alchimistes). Pouvoir du monde matériel. Symbole de la mère, Isis ou mère cosmique (affectivité et charme). Possibilité de la tyrannie d’un être immature. Se détacher du roi et de la reine pour aller fonder son propre royaume.
  • L’empereur IV: Equilibre des forces par opposition des contraires. Force active, domination, pouvoir du père/démiurge. Prendre possession de soi-même.
  • Le pape V: figure masculine idéalisée et toute-puissante, guide intérieur. Il communique son savoir, et un devoir de moralité et de conscience. Transfert positif. La croix papale a trois traverses : harmonie entre le divin/psychique/physique.
  • L’amoureux VI: Parabole d’Hercule au carrefour : un choix qui engage doit être fait (entre la vertu et le vice) car une seule route conduit au bonheur. Tension de l’épreuve. Ce choix concerne l’affectivité, il s’agit d’un choix adolescent, sexuel. Pour prendre la bonne décision, il faut se connaitre. La flèche aide à résoudre ces problèmes d’ambivalence.
  • Le chariot VII: risque d’inflation (folie des grandeurs ou énergie nous emportant). L’amoureux a résolu l’ambivalence (il est couronné d’or). Il avance. Travail de construction dans les trois mondes : naturel/humain/divin par une action personnelle. (Lors d’une recherche pour une amie qui fit un rêve proche de cette image, j’en ai trouvé une autre représentation où les chevaux sont remplacés par des sphinges : corps de lion, ailes et figure féminine.)
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  • La justice VIII: l’amoureux devenu actif se heurte d’abord à la justice. Rappel de l’équilibre nécessaire. Loi d’organisation du chaos dans le monde et en nous. Il ne faut rien bouleverser. Pour les vrais initiés, la balance maintient l’équilibre entre le Pape et la Force. ( ?)
  • L’Hermite IX: Partir à travers le monde chercher la vérité, fort de son idéal, détaché du monde et de ses passions. La lanterne est la lumière voilée de la sagesse. L’illumination doit rester intérieure, et ne doit pas être partagée avec tous. Prudence.
  • La roue de fortune X: symbole de temporalité : mouvement, de cycle, renouvellement, impermanence et transformation (cycle des naissances, de l’homme et de l’univers, chance et malchance, alternance du sort.) Symbole solaire. Symbole de l’énergie (centres énergétiques utilisés dans les voir, sans en connaitre l’existence). Conscience de l’énergie. Les forces inconscientes sont domptées et utilisées pour nous, les instincts sont sublimés, les passions assujetties (le vil est transmuté plutôt que tué). Le lion et la Vierge symbolisent la force morale. Une force innocente ie féminine, douce et subtile. (Un autre article sera consacré aux évocations d’énergies corporelles notamment en rêves.)
  • La force XI: la force arrête la roue : l’initié a trouvé ce qu’il cherchait : l’infini dont le signe apparait sur la carte du Bateleur. La force trouve sa source dans la justice et va à la tempérance ( ?).  La force de volonté est dirigée vers la réalisation de valeurs morales. Cette purification morale est la base de tout entrainement mystique.

L’article 3 sera consacré aux douze autres arcanes : les 11 de la voie des grands mystères et l’arcane du Mat.

 

Images du rêve : les arcanes du tarot de Marseille 1

Parfois, il arrive que les symboles et images rêvés, plus spécifiques, résistent longtemps à notre volonté de les comprendre.

Tarot Marseille

Plusieurs rêves, cités ci-dessous m’ont amenée à m’intéresser aux lames très imagées du tarot de Marseille. Auparavant, je considérais ce tarot, dont je ne connaissais d’ailleurs pas les images, uniquement comme un jeu divinatoire utilisé par des voyant(s) pour prédire l’avenir de leurs clients. Mais j’y ai découvert une représentation du parcours psychique de l’humain. Il se pourrait que le fait que les cartes tirées pour une personne correspondent à sa vie au moment dit relèvent d’une synchronicité  (coïncidence signifiante peu probable statistiquement et se répétant parfois de nombreuses fois en très peu de temps dans la vie de certaines personnes.)

Voici tout d’abord quelques thèmes de rêves symboliques auxquels je fais référence, faits entre 2012 et 2016, et de quelques échos dans la vie diurne.

  • Rêve d’un étal avec couteau et viandes, en pleine rue (lame du bateleur I) en début e d’introspection.
  • Rêves répétitifs d’ange, à un moment d’émoi affectif envers une personne solaire (L’amoureux VI). Ces rêves sont doublés d’une synchronicité : une de mes amies a peint un tableau d’ange, la semaine où j’ai fait un de ces rêves.
  • ange
  • Ange de S. Rigaud
  • Le pendu, rêve que je fis plusieurs fois avant d’en comprendre la signification. (lame du Pendu, XII), signe finalement d’une trop grande part de l’intellect dans ma vie…
  • Dans des rêves où je me confonds avec une autre personne (pertes des frontières psychiques) : les vases communicants de la Tempérance (XIIII), qui est ailée sur la lame.
  • Rêve de chute, précédant de peu une chute dans ma vie, réelle (je suis vraiment tombée au sol, ce qui n’était pas arrivé depuis l’enfance) et imagée : difficultés de vie, (La maison Dieu XVI)
  • L’étoile…Est-ce la femme de la tempérance qui a perdu ses ailes…et rompt les vases communicants ? En tous les cas, cela correspond dans ma vie à une distanciation d’une personne avec qui j’étais trop fusionnelle. (Au moment où j’écris cet article, clin d’oeil de l’étoile, ma fille ouvre une carte portant une étoile, elle qui danse si bien…et porte à cet instant un pyjama plein d’étoiles blanches.)

A l’arrière-plan de la lame, des étoiles (rêvées elles-aussi) et un oiseau dans un arbre (rêvé à la même période aussi.) Enfin, dans la vie réelle, une étoile filante, vue à un moment improbable, en début de soirée, en décembre. (L’étoile XVII). A ce moment précis, une amie en fin de vie est admise à l’hôpital. Son mari parlera à son propos d' »étoile » quelques jours plus tard.

  • Rêve de jumeaux. (Le soleil, XVIIII)
  • Rêve de départ avec un sac à dos. Rêve d’une morsure à la cuisse par un chien, que je gronde. (Le mat)

Ces multiples échos m’ont amenée à lire sur le sujet, notamment au travers des livres de Tristan Moir et de l’encyclopédie de Jean Chevalier et Arthur Gheerbrant : Dictionnaire des symboles. C’est à partir de ces ouvrages que j’ai rédigé les descriptions que vous trouverez dans les deux articles suivants.