Apprenez le tarot avec Jérémy Bec
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Aux onze arcanes suivants (grands mystères) se rajoute le Mat, carte non numérotée.
Ci-dessous un christ à l’envers pris en photo sur le portail de l’église de Pont l’Abbé d’Arnoult (17), XIe XIIe siècles.
Ci-dessous un vitrail de la cathédrale de Bâle (Suisse) avec une étoile à 6 branches.
Les jumeaux apparaissant sur la lame symbolisent l’harmonie des opposés qui deviennent égaux et tendent à l’unité. C’est cet équilibre qui nous mène vers la lumière de la connaissance. Ainsi, la phase d’opposition interne et duelle est résolue. Elle a été conscientisée pour être dépassée. Les jumeaux intègrent les côtés mâle et femelle, actif et passif, Adam et Eve pour créer la pierre philosophale, le Graal, l’hermaphrodite initial. L’homme a pris l’exacte mesure de lui-même et de ses possibilités.
Un cheval (bœuf) : la chair : symbole de l’homme, la matière n’a pas d’auréole de sublimation: correspond à : terre-soir-occident-automne
Un lion : jaune avec auréole couleur chair : matière déjà en voie de spiritualisation: feu-midi-été-sud
Un aigle : représente les forces inconscientes sublimées : jaune et ailes bleues, l’auréole est rouge : l’esprit domine les instincts: air-est-matin-printemps
homme/ange : esprit : valeur suprême moteur de toute action, terme de toute évolution: eau fécondante-nuit-nord-hiver
La guirlande est rouge car l’esprit est le point de départ/le centre/l’aboutissement.
La forme de la mandorle est le symbole de l’union entre terre et ciel (cf Christ/Vierge/divinités hindoues).
La femme est en équilibre ET en mouvement, elle a un voile sur épaule gauche.
Le monde est un tourbillonnement, une danse perpétuelle où rien ne s’arrête, une
« Structure d’antagonisme équilibré » selon Gilbert Durand.
Cette carte fait aussi penser au tétramorphe chrétien: les quatre symboles des évangiles: le aigle, taureau, homme et lion (ces images présentes dans l’inconscient de l’homme surgissent ici et là, dans une religion ou un rêve, comme une plante pousse sur un rhizome pousse à différents endroits sans qu’on en voie les racines.) Ci-dessous le portail royal de Chartres (époque romane).
Cet article a été rédigé à partir du travail sur les symboles de ces trois auteurs.
Leur suite constitue un ensemble de points de repères précieux pour qui veut savoir où il en est sur ce chemin solitaire que l’on parcourt les yeux fermés.
Quelques jours après la rédaction de ce texte m’est revenu un rêve que j’avais oublié concernant le tarot de Marseille: je voyais des livres dans une benne de déchetterie et à côté, un jeu de tarot dont je savais que je devais le prendre à la place des livres (que je dévore au quotidien depuis l’enfance). Quelques temps plus tard, j’ai acheté ce jeu dans la réalité et découvert ses images dans leur ensemble. J’en connaissais déjà quelques-unes au travers des interprétations de Tristan Moir.
Voici une synthèse approchant la signification psychique des différents symboles du tarot de Marseille (rédigée à partir des livres de Tristan Moir et de l’encyclopédie de Jean Chevalier et Arthur Gheerbrant : Dictionnaire des symboles.)
Tout d’abord, dans la tradition, les cartes du tarot sont au nombre de 22.
Celle autour de laquelle gravitent les autres est L’étoile XVII, qui est une lame de mort et de renaissance. De triomphe également.
Autour de cette carte gravite une autre carte pilier : l’amoureux VI.
Les 22 lames sont partagées en trois groupes de 7 plus le mat qui n’a pas de numéro (hors du temps) :
Un autre découpage en deux parties différencie les 11 premières cartes décrivant la voie initiatique des petits mystères : la première voie d’initiation vers la sagesse. Le Bateleur est le point de départ de cette initiation active. Les 11 suivantes, à partir du Pendu, est la 2ème voie des grands mystères, initiation mystique. Le pendu (XII, lame de mort et de renaissance) ouvre la voie de l’initiation passive.
Les alternances esprit/âme/corps interviennent aussi dans des cycles plus courts de trois cartes.
Ainsi, les lames concernant l’esprit (démarche active) sont parallèlement : le Bateleur I, l’Empereur IV, le Chariot VII, la Roue de fortune X, la Mort XIII, la maison-Dieu XVI, le soleil XIX.
Celles concernant l’âme (démarche intermédiaire entre active et passive) : La papesse II, Le pape V, La justice VIII, la Force XI, la tempérance XIV, l’étoile XVII, Le jugement XX.
Enfin les cartes du corps (« démarche » passive) : l’impératrice III, l’amoureux VI, l’Hermite IX, le pendu XII, le Diable, XV, la lune XVIII, le Monde XXI.
Voici à présent un développement court pour les onze premiers arcanes (petits mystères) dans lesquelles vous trouverez peut-être un écho à votre itinéraire:
L’article 3 sera consacré aux douze autres arcanes : les 11 de la voie des grands mystères et l’arcane du Mat.
Parfois, il arrive que les symboles et images rêvés, plus spécifiques, résistent longtemps à notre volonté de les comprendre.
Plusieurs rêves, cités ci-dessous m’ont amenée à m’intéresser aux lames très imagées du tarot de Marseille. Auparavant, je considérais ce tarot, dont je ne connaissais d’ailleurs pas les images, uniquement comme un jeu divinatoire utilisé par des voyant(s) pour prédire l’avenir de leurs clients. Mais j’y ai découvert une représentation du parcours psychique de l’humain. Il se pourrait que le fait que les cartes tirées pour une personne correspondent à sa vie au moment dit relèvent d’une synchronicité (coïncidence signifiante peu probable statistiquement et se répétant parfois de nombreuses fois en très peu de temps dans la vie de certaines personnes.)
Voici tout d’abord quelques thèmes de rêves symboliques auxquels je fais référence, faits entre 2012 et 2016, et de quelques échos dans la vie diurne.
A l’arrière-plan de la lame, des étoiles (rêvées elles-aussi) et un oiseau dans un arbre (rêvé à la même période aussi.) Enfin, dans la vie réelle, une étoile filante, vue à un moment improbable, en début de soirée, en décembre. (L’étoile XVII). A ce moment précis, une amie en fin de vie est admise à l’hôpital. Son mari parlera à son propos d' »étoile » quelques jours plus tard.
Ces multiples échos m’ont amenée à lire sur le sujet, notamment au travers des livres de Tristan Moir et de l’encyclopédie de Jean Chevalier et Arthur Gheerbrant : Dictionnaire des symboles. C’est à partir de ces ouvrages que j’ai rédigé les descriptions que vous trouverez dans les deux articles suivants.