Types psychologiques 1/10: présentation et test

Cet article traite des « types psychologiques », qui sont utiles pour se connaître, avoir conscience de ses points faibles et forts dans le cadre d’une évolution de vie et enfin pour mieux comprendre les relations que nous entretenons avec les autres en fonction des inclinations psychologiques de chacun.

Pour ceux qui veulent sauter les explications techniques, rendez-vous en bas de page pour le test!

« Les types psychologiques » sont une vision de la psychologie humaine développée par Carl Gustav Jung dans son ouvrage du même nom (1921).  A sa suite, une américaine, Isabel Briggs Myers a  élaboré avec sa mère une théorie issue de ces types: le MBTI (Myers Briggs Type Indicator). Parallèlement, une théorie russe, la socionique, a émergé. Elle complète le MBTI, notamment en ce qui concerne les relations aux autres.

En France, bien que ces tests MBTI soient parfois utilisés pour la connaissance de soi et l’orientation professionnelle (il existe quelques sites internet assez fréquentés), on est loin de l’utilisation qui est faite à l’étranger de ces connaissances riches sur la nature psychologique humaine: les sites de rencontres fondés sur ces ententes plus ou moins prévisibles, les vidéos explicatives sur les relations entre tel et tel type, et même les tee-shirts affichant cette partie de notre personnalité fleurissent.

Je reviens à la substance de ces types psychologiques, c’est-à-dire à la théorie de Jung que je vais essayer de résumer sans faire de contresens car les données sont parfois moins évidentes qu’elles ne le paraissent (cet ouvrage de référence a la réputation d’être très ardu). Il n’est de toute façon plus vendu, ce qui fait que les livres d’occasion que l’on trouve sont rares et chers.

Selon Jung, chacun a une nature extravertie ou introvertie, innée. Les personnes extraverties puisent leur énergie dans le monde extérieur et les autres. Les personnes introverties puisent leur énergie dans leur monde intérieur.

De 6 à 12 ans, nous développerions une fonction psychologique dominante, concernant soit la façon privilégiée dont nous prenons les informations [cela peut être par les sens (S/sensation) ou par l’intuition (N/intuition)], soit servant à l’action, à la décision [cette fonction auxiliaire peut être mue par la pensée (T) ou par le sentiment (F)]

Puis de 12 à 20 ans, nous développerions une fonction dite Auxiliaire. Si la dominante est une fonction de perception, l’auxiliaire est forcément action, si la dominante est action, alors l’auxiliaire est perceptive.

Il existe donc 16 combinaisons de personnalités psychologiques: ESiTe, ESeTi, ESiFe, ESeTi, ENiTe, ENeTi, ENiFe, ENeTi, ISiTe, ISeTi ISiFe, ISeFi, INiTe, INeTi, INiFe, INeFi. (J’ai rajouté les petits « e » et « i » pour repérer les volets extraverti et introverti de chaque fonction et donc la dominante et l’auxiliaire. En effet, si la personne est extravertie, la dominante est extravertie et l’auxiliaire introvertie. Si la personne est introvertie, la dominante serait introvertie et l’auxiliaire extravertie.)

Dans le MBTI, on rajoute une quatrième lettre: P (perception) ou J (jugement/action), pour dire quelle est la fonction extravertie.

Exemple: ESeTi: la sensation est extravertie, donc c’est la perception qui est extravertie donc la personne a le type ESTP. ESiTe: la pensée est extravertie, donc c’est le jugement/l’action qui est extravertie, donc ESTJ.

La combinaison de trois critères donne un type psychologique, une tendance de personnalité, dépassant de beaucoup la simple somme des trois façons d’aborder le monde. Le résultat est fidèle et instructif  concernant ma personnalité, celle de quelques proches et les relations que j’ai avec eux.

Je vous ai assez fait languir, voici un site très bien fait où on peut à la fois faire le test (prévoir 10 minutes) et où on peut lire un descriptif de chaque profil (résumé en français, détaillé en anglais). Je vous laisse juger par vous-même:

https://www.16personalities.com/fr/test-de-personnalite

Ainsi, au début de l’âge adulte, les « points forts » de notre comportement, notre type de personnalité, la façon dont nous fonctionnons volontiers est déjà bien établie. Il reste cependant les deux autres fonctions (l’une en perception S ou N, l’autre en action/jugement F ou T), avec lesquelles nous sommes moins à l’aise, qui ne sont pas tellement développées. Celles-ci peuvent être intégrées à la personnalité au cours de la vie adulte, permettant ainsi à la personne de se réaliser pleinement au maximum de ses capacités et de son équilibre psychologique, mais elles ne seront jamais autant présentes et efficaces que les premières.

La troisième fonction, dite tertiaire est habituellement développée entre 20 et 35 ans, c’est le pendant de la fonction auxiliaire. Si la fonction auxiliaire est extravertie, elle sera introvertie et inversement. Exemple: INiFe(J): fonction dominante: N car personne introvertie, donc l’auxiliaire est Fe (sentiment extraverti), donc la fonction tertiaire est Ti: pensée introvertie. Le développement de cet aspect « pensée » de la personnalité appuiera le jugement et enrichira la personnalité de la personne.

Quant à la quatrième fonction, la fonction dite « inférieure », ce n’est que dans la seconde partie de la vie que l’on peut être confrontée à elle (35 à 50 ans). C’est la partie la moins développée de notre psychologie personnelle, le pendant de notre fonction dominante. Si la fonction dominante est introvertie, l’inférieure sera extravertie et vice-versa. Quant à la fonction concernée: si la dominante est S (sensation), l’inférieure sera N(intuition) et inversement. Si la fonction dominante est F(sentiment) l’inférieure sera T(pensée). Cette fonction peut causer de sérieux séismes dans notre vie  (souvent, la personne vit une sorte de crise de mi-vie) car elle est recouverte de matériel inconscient et de la partie « opposée » de notre personnalité sexuée: partie masculine de la psyché féminine, nommée Animus par Jung, et partie féminine de la psyché masculine appelée Anima. C’est la partie la plus difficile à intégrer, l’enjeu pour soi et dans la relation aux autres est important.

A partir de 50 ans environ, on peut penser que la personne a accès à toutes ses fonctions psychologiques: les deux fortes de sa personnalité objective et les deux limitées. Elle connait ses forces et ses faiblesses. On peut faire un parallèle entre la construction de la personnalité ici décrite, phénomène extérieur et diurne et « l’individuation » que j’ai évoquée côté inconscient dans les articles dédiés aux rêves.

Il est à noter que parallèlement à ce schéma assez exact, l’environnement influence un peu le développement de l’une ou l’autre fonction. Le type pourrait donc changer légèrement au cours de la vie pour certaines personnes. Exemple: pour une raison d’environnement peu favorable, il se peut pour certains individus que ce soit la fonction tertiaire qui soit développée plutôt que l’auxiliaire (boucle ou loop). Ou que quelqu’un vive sur ses fonctions inférieures, bien loin de sa nature véritable, ce qui provoque des difficultés psychologiques importantes. Il se pourrait que l’on ait un comportement plutôt introverti ou plutôt extraverti à certains moments de la vie (sans que cela remette en cause pour autant notre nature profonde). Cela doit faire partie de l’exploration de toutes ces fonctions et modes d’adaptation au monde et à l’autre.

Un article suivra sur les conséquences de ce schéma comportemental très exact à mes yeux et les relations aux autres. J’y introduirai l’apport de la socionique pour pallier l’insuffisance de la MBTI pour décrire les relations des personnes introverties avec les autres.

J’ai essayé d’être assez claire, mais tous ces termes étant assez obscurs pour qui n’est pas familier de ces types, n’hésitez pas à poser des questions, j’essayerai d’y répondre!

Image du soi et dessin d’enfant

Le Soi, centre de la psyché adulte et unifiée peut apparaître très tôt dans les dessins spontanés d’enfant. Symbole de la personnalité présente ou à venir de l’individu. Voici une reproduction de dessin issu de L’homme et ses symboles, Jung, 1964, ainsi que le scan d’un dessin quasiment identique que je fis à l’âge de 4 ans et demi.

soi-enfant-dessinsoi-juin-1983