L’homo sapiens en 2200

Histoire et avenir du psychisme humain : hypothèses

L’histoire telle qu’on la connait concerne surtout les civilisations, leur organisation et l’évolution des territoires (migrations, guerres, pouvoirs…).

Les sources objectives dont disposent les historiens sont l’archéologie, les sources images et depuis 3 000 ans environ en Occident, l’écriture. La Préhistoire, périodes vécues par les humains auparavant, est moins connue.

A la lumière d’une culture générale occidentale mêlant Histoire, géographie, art, lettres etc., et d’une introspection m’ayant menée à rencontrer l’Inconscient et l’inconscient collectif, tout en lisant de nombreux ouvrages de Carl Gustav Jung, entre autres, je voudrais ici tenter de brosser à grand traits une histoire du psychisme humain à partir d’hypothèses personnelles, et de tenter d’en tirer quelques pistes pour les périodes de grands changements universaux que nous traversons et traverserons.

Féminin/masculin : Jusqu’à 4 000 ou 6 000 ans avant JC, les civilisations anciennes semblent avoir été matriarcales, avec une religion où les déesses mères étaient très importantes, notamment en Europe mais aussi en Moyen-Orient (déesse Ishtar, Isis,…).

Les figures issues de l’Inconscient étaient vécues dans la réalité (exemple : sacrifice de la nature animale pour accéder à la personnalité mimé par de VRAIS sacrifices chez les celtes.)

Puis, les sociétés sont devenues patriarcales, et les 2 000 ans que nous venons de traverser font partie de cette époque. La religion chrétienne est majoritairement tournée vers l’homme : mariage où la femme est une propriété de son conjoint, Dieu, Jésus et LE Saint Esprit= trinité masculine, avec la Vierge Marie, asexuée et sage, pour représenter la femme, face aux méchantes Eve et Lilith…

En ce début du XXIe siècle, l’équilibre entre masculin et féminin semble s’orienter d’une façon encourageante, même s’il reste beaucoup à conscientiser et acter. On est loin de l’époque des sorcières et des bûchers. La liberté croissante de vivre son genre, son orientation sexuelle aujourd’hui, avec notamment le mariage Gay dans les années 2010 (Merci Hollande) illustre bien la complexité du psychisme humain avec toutes les facettes du masculin et du féminin en chacun d’entre nous.

Les autres caractéristiques globales des 2 000 ans qui viennent de s’écouler quant au christianisme (même pour ceux, athées, qui pensent que la religion ne les influence plus)  me semblent être le passage d’une divinité cruelle et sévère à un dieu d’amour, à travers son fils le Christ, avec le paradoxe de l’ostracisme du Mal hors de Dieu, de l’humain…(Satan). Comme le féminin est refoulé dans le même temps, ainsi que le Corps, tout est mêlé et non différencié…D’où les résurgences de déesses païennes du type de Méduse dans les rêves d’occidentaux…ces déesses ne sont qu’enfouies sous les strates de chrétienté et de rationalisme, mais toujours là…

Le XXIe siècle et les suivants me semblent donc devoir être destinés à réhabiliter le féminin en chaque homme, la femme et le corps. Chacun devrait prendre le temps de plonger en lui-même pour y découvrir la part de chacune de ces polarités.

Se détourner du corps était peut être nécessaire pendant un temps pour faire le sacrifice de l’animalité (symbolisme du Christ sur la Croix) et permettre à un certain nombre d’individus d’accéder à leur personnalité profonde. Le nouvel archétype, qui prend possession de nombreux humains à l’aube de ce troisième millénaire n’est plus la croix et le Christ (on sait qu’il est androgyne à présent et les stigmatisés se font plus rares…) mais celui des âmes jumelles. Un symbole vivant droit issu de l’inconscient collectif humain pour signifier que les humains s’apprêtent à réunifier masculin et féminin au sein de leur cœur et que ce n’est pas un jeu d’enfant…Lorsqu’on est pris par un tel archétype, si puissant, il est quasiment impossible de comprendre qu’il ne s’agit pas d’une histoire personnelle mais universelle. Il suffit d’aller sur le net pour voir que de nombreuses personnes vivent actuellement de manière très puissante ces archétypes.

L’ombre.

L’ombre est selon Jung la partie non connue de notre psychisme, contenant du bon et du mauvais. Chaque civilisation en a aussi une. J’espère de tout cœur que le XXe siècle sanguinaire aura suffi à nous faire comprendre que notre psychisme humain est porteur d’une noirceur destructrice terrible, dont « Satan » n’a pas le monopole et qu’il nous faut composer avec et en avoir conscience.

Comme souvent l’ombre est projetée sur « l’étranger », la transition est facile avec ce qui divise les hommes d’aujourd’hui…

Tout comme les celtes face aux gaulois, puis aux Francs, puis aux Wikings…tout comme les protestants et les catholiques qui se sont entretués il y a 500 ans…les populations actuelles occidentales auront à composer avec « l’étranger ». J’espère qu’on s’en sortira mieux que nos ancêtres…car la confrontation viendra à la fois de l’intérieur (banlieues où parce que nous n’avons pas su accueillir les descendants des travailleurs que nous avons fait venir en France dans les années 60/70, nombre de personnes se sentent violemment étrangères à la France) et de l’extérieur (migrants : si même les Romains n’ont pu faire tenir les frontières de leur immense Empire, comment le pourrait-on ?)

Les fonctions psychiques de l’humanité

Selon Jung, on peut décrire assez simplement le fonctionnement du psychisme humain selon quelques fonctions fonctionnant par opposés.

Extraversion/introversion

Fonctions irrationnelles : sensation/intuition

Fonctions rationnelles : Pensée/sentiment

Dans une population de Sapiens, de manière très caricaturale, il y a toujours eu une majorité d’extravertis et/ou sensitifs, et environ 20 pour cent « d’introvertis » et/ou intuitifs, suffisants dans un troupeau pour percevoir les éléments invisibles ou dangers. (En Asie, il y a davantage d’individus introvertis).

Les fonctions irrationnelles peuvent être rapprochées de fonctions présentes chez l’humain primitif et peut-être même chez d’autres animaux. Les fonctions rationnelles sont plus élaborées (pensée, sentiment). Durant la Préhistoire et l’Histoire, la fonction sensation est certainement celle qui a été la plus développée. L’extraversion est encore actuellement privilégiée et mieux vue (individu normal vs « timide/coincé »). La pensée a connu un développement notable dans l’Antiquité grecque (Aristote/Platon etc. Ve et IVe s av JC) et romaine (Cicéron Ier siècle avant JC), au XIIIe siècle puis au moment de la Renaissance (autour de 1500) puis continu depuis le siècle des Lumières (XVIIIe Diderot, Voltaire,…). A tel point que seul le conscient existe pour nombre d’humains de nos jours…abstraction étant faite du reste du psychisme, du corps, des émotions, de l’intuition…

La pensée continuera à se développer avec une révolution dont on n’a pas encore conscience mais qui secoue notre monde : après l’invention de l’écriture puis de l’imprimerie, celle d’internet est tellement fraiche qu’on n’a pas eu le temps de concevoir son impact : la démocratisation de la connaissance et de la pensée. A la manière d’un accélérateur de particules, chacun aura accès lorsque son contenu sera classé et inventorié, à la somme de la connaissance terrienne : l’omniscience divine…Et dans quelques centaines d’années, si elles ne sont pas détruites, l’archéologie et l’histoire se fera en fouillant les strates d’archives numériques où on retrouvera les sites, blogs d’aujourd’hui, 2018…

Restent deux fonctions qui sont moins développées dans nos sociétés jusqu’à présent. La première est l’intuition, part de notre instinct animal oubliée au profit de la sensation (beaucoup manger, beaucoup boire, consommation de sexe, etc…) et de la pensée humaine sensément toute puissante (enfin, c’est ce qu’on croit…mais entre pensée et intelligence, il y a parfois de la marge…). La seconde est la fonction sentiment, peu souvent développée dans notre civilisation occidentale, sauf peut-être dans des périodes comme celles de l’amour courtois au Moyen Age ou l’amour du christ, toujours plus ou moins désincarnés… ou le XIXe siècle romantique où cette fonction était liée à un certain mal-être. La fonction sentiment est actuellement plus présente statistiquement chez les individus féminins et désavantagée au profit de la raison.

L’introversion est assez mal vue également de nos jours, alors que c’est aussi à l’intérieur des psychismes individuels que l’on découvrira des fonctions qui sont moins différenciées dans les groupes sociétaux. Encore faut-il pour cela prendre conscience et accepter que tout le monde est différent…

Le XXIe siècle sqq pourrait être celui de la fonction sentiment à travers un partage entre les hommes (Société Epic proposant de partager quelques euros chaque mois avec des habitants d’autres continents, ou autres procédés comme l’arrondi sur salaire ou en caisse pour des œuvres de partages…). Même si à l’échelle de notre pays, l’idée d’un revenu universel peine à convaincre pour le moment, la robotisation amenant la destruction massive d’emplois dans les décennies à venir nous fera peut-être comprendre que nous n’aurons pas d’autre choix…Plus largement, comment moralement continuer notre train de vie en sachant les conditions de vie de millions d’humains dans l’hémisphère Sud?

Encore faut-il prendre le temps de se connaître…cela impliquerait une façon de vivre loin des heures sup et de l’abrutissement des heures d’écrans, pour des relations suivies avec soi et ses prochesLa fonction sentiment humaine permettra aussi j’espère de supplanter la sensation consumériste et d’enfin prendre en compte les besoins de notre terre. Je m’interroge d’autre part sur le lien entre sentiment et relation amoureuse jetable actuellement, sur le lien entre sentiment et corps…qu’en sera-t-il ? Je n’en sais rien…

L’intuition

Si l’on transpose à une société l’individuation d’une personne, voici comment cela fonctionne: la première fonction est développée dans l’enfance de la personne. Puis la seconde est rationnelle si la première est irrationnelle ou inversement. Si on considère la population française et par extrapolation, européenne, comme ayant développé la sensation animale puis la pensée humaine, la troisième fonction (chez l’individu de 20 à 40 ans) est la pendante de la deuxième fonction: ici, il s’agit bien du sentiment. La dernière (maturité de l’individu à partir du milieu de la vie) serait donc l’intuition, comme un retour à notre instinct et notre animalité. A l’échelle d’une civilisation, cela peut prendre des centaines, des milliers d’années…Cependant, des individus éclaireurs peuvent y accéder plus tôt…et certains savent déjà de quoi je parle. Encore aujourd’hui, il existe des alchimistes qui travaillent la matière vivante des images d’archétypes présentes dans leur corps. Cela prend du temps, beaucoup de temps…

Renouer avec son intuition animale nécessite une introspection et va également de pair avec une redécouverte du corps et de la spiritualité presque disparue en France depuis un siècle.

Partir à la rencontre de notre animalité intuitive suppose de redécouvrir un autre langage, précédent le nôtre : le langage des images vivantes, auxquelles on a accès en rêve, dont un grand nombre sont collectives et dont on se sait toujours pas si elles sont stockées à l’extérieur et accessible en « wifi » ou inscrite dans notre patrimoine génétique en tant qu’instinct animal et langage pré-humain (mythe, rêves, religions de tous les continents). Toutes ces parties de l’ADN ne servant soit disant à rien…que sont-elles ? Et la physique quantique prouvant l’intrication de deux particules pourtant séparées au même moment…par le vide entre la matière ou par le « Wifi » inter-ADN ? inter-matière? inter-antimatière? Les sciences ont encore un monde à découvrir…

Lorsque les 4 fonctions sont connues (chacun a des points forts et des points faibles, il existe de manière caricaturale 16 profils d’humains, cf ma série d’articles sur les types psychologiques), un humain est individué, mature, adulte, « complet »…Les sociétés humaines semblent donc être de très jeunes gens, tout comme l’image du Verseau, jeune androgyne versant de l’eau sur la terre, le laisse penser selon de nombreuses personnes spiritualistes sur internet et ailleurs.

Les niveaux de conscience de l’homo sapiens

La symbolique des chakras illustre l’avancée de la conscience humaine. Le chakra de base, le 1er sur 7 est relié à la terre : il est sans doute commun à d’autres mammifères. Le second, sacré, intervient lorsque l’on a conscience de soi. Peut-être que la naissance de l’art et des funérailles correspond à ce stade à la Préhistoire. Les sociétés patriarcales depuis quelques millénaires avec les conquêtes et guerres fait penser au 3e chakra du plexus solaire, celui de l’affirmation, des émotions débordantes…

Le prochain stade serait alors celui du cœur, ce qui correspond à la fonction sentiment, le lien aux autres, à soi, au monde. De quoi nous occuper pendant quelques 2 000 ans…

Le 5e est celui de l’expression et le 6e le troisième œil, celui de la connaissance intuitive, des visions, de la télépathie, du discernement etc. Le 7e est le lien avec le divin.

Pour passer au quatrième « niveau », encore faudra-t-il abandonner les sensations consuméristes et le pouvoir du troisième chakra à temps…avant d’avoir tout détruit…soit en déréglant le climat mondial, soit tout simplement avec l’ « énergie verte » de nos centrales nucléaires alimentant bientôt toutes nos voitures électriques que nous aurons « choisi » d’acheter.

Dans quelle mesure parviendrons-nous à garder le meilleur de notre animalité (sensation/intuition) tout en développant notre humanité (pensée/sentiment) ? Quelles implications cela aura-t-il sur notre Histoire en mouvement ?

 

 

 

 

 

 

 

Êtes-vous humains ? 3/3

L’homo sapiens a acquis sa spécificité d’espèce humaine (par rapport aux autres espèces humaines : Neanderthal, Denisova, Flores, etc.) du fait de trois révolutions selon Yuval Noah Harari.

Au passage Homo Sapiens est le seul humain sur terre depuis 10 000 ans. Sapiens a très certainement fait un sort dramatique aux grands mammifères du monde au fur et à mesure de ses conquêtes (on ne connaîtra pas les kangourous géants de 2m de haut, le lion marsupial, les autruches et koalas géants, les wombat de 2,5 tonnes, les lézards-dragons, les serpents de 5m, les oiseaux coureurs pour ne parler QUE de l’Australie…car il existait aussi en Amérique avant que Sapiens y mette les pieds des rongeurs de la taille d’ours, les lions géants, des chats à dents de cimeterre : environ 80 pour cent des espèces de grands mammifères ont disparu d’Amérique dans les deux millénaires qui ont suivi son arrivée. A Madagascar, il y avait les lémurs géants, un oiseau-éléphant de 3m de haut). Si l’on rajoute ce que l’on sait du racisme persistant envers les autres membres de notre propre espèce, cela ne laisse que peu de doutes au fait que la disparition des 7 autres espèces humaines soit liée à notre agressivité et violence…bien que quelques gènes de Néanderthal (1 à 4 pour cent chez la population du Moyen-Orient) et Denisova (6 pour cent chez les aborigènes d’Australie) subsistent dans notre génome prouvant un métissage. Ce volet n’est pas très flatteur pour notre espèce mais il faut sans doute admettre que notre espèce est extrêmement agressive et écologiquement parlant catastrophique, y compris envers les membres de notre propre espèce. Si seulement cela pouvait servir de leçon et permettre d’arrêter de tuer les autres espèces animales car nous sommes actuellement dans la troisième vague d’extermination des espèces animales après celle des fourrageurs et des agriculteurs : depuis 40 ans, la moitié des vertébrés ont disparu selon WWF …

http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/10/27/la-moitie-des-vertebres-a-disparu-en-quarante-ans_5020936_1652692.html

Encore faudrait-il le savoir et admettre que nous traînons dans notre ombre un passé de meurtrier hors du commun. Mais est-il besoin de continuer à tuer maintenant ?

Après ce volet négatif mais primordial, voici ce qui fait notre spécificité de sapiens, par rapport aux autres humains :

  • La révolution cognitive, grâce aux conditions de vie plus favorables, au langage qui permet d’augmenter la taille des sociétés, grâce à l’éducation des enfants et à l’échange d’informations.

Nous le savons, notre espèce est la plus ingénieuse de toutes les espèces d’humains et notre intelligence a augmenté depuis 100 000 ans.

  • La révolution agricole et la sédentarité: L’agriculture a permis de nourrir davantage d’humains, notre population a augmenté mais la qualité de vie ne suit pas pour autant. La nature s’en fout, le but est la reproduction des sujets, pas leur bien-être…Et il est trop tard pour une marche arrière. Nous ne sommes pas les seuls à avoir souffert : les animaux élevés le sont parfois dans des conditions abominables.

Les grandes sociétés augmentent le nombre de maladies circulant et l’ampleur des guerres. La question, vue notre nature n’est pas comment la guerre peut-elle être possible, mais comment la paix est-elle possible avec notre tempérament agressif. Les grandes sociétés ont induit les hiérarchies très organisées que l’on connait. Les mythes permettent de faire tenir celles-ci. Celui de l’argent par exemple : seuls 10 pour cent de l’argent du monde n’est pas numérique. L’unité du monde repose sur l’argent/les marchands/l’empire/la religion. Les nouvelles religions de Sapiens sont le nationalisme, communisme, le capitalisme, l’humanisme…quitte à en choisir une autant que ce soit une religion qui tente de faire un peu plus de Bien.

 

Une solution est peut-être de vivre en plus petite communauté : notre famille proche, des amis, des voisins, voilà la taille « humaine » naturelle de nos relations. Nul besoin de mentionner jusqu’où peut aller une foule lorsque les inconscients se déchaînent en groupe. Nul besoin de rappeler que l’empathie animale fonctionne mieux dans de petites structures avec des sujets connus.

Quant à la place de la femme, elle est bien sûr culturelle : les vieux hommes ont le pouvoir sur les jeunes, les femmes travaillent aux champs et pas les prêtres, hommes politiques et de droit. Ce n’est pas une question de force…

 

  • La révolution scientifique: L’observation et les mathématiques ont mené à une nouvelle religion : la recherche scientifique du progrès, avec notamment la médecine. Les sciences sont liées à l’impérialisme. Les génocides des terres conquises allaient de paire avec les recherches scientifiques sur le terrain, elles servaient de justification. Juste un exemple : 10 millions de Bengalis tués entre 1769 et 1773.

La nouvelle religion est le consumérisme croissant, jamais une religion n’a été si facile à observer : vivre à crédit en se faisant plaisir et en pariant sur l’avenir. Nous sommes tous des bookmakers. Sans considérations éthiques. La main d’oeuvre libérée par la production agricole gérée par peu d’hommes a maintenant un autre rôle : ACHETER. Mais on ne nourrit pas des chevaux avec du sucre…L’argent dépensé en Amérique pour les régimes pourrait nourrir les gens qui meurent de faim dans le monde.

La société a remplacé la famille: l’individu est libéré mais a perdu ses liens. Nous sommes seuls mais trop occupés à courir avec le temps, l’argent, les magasins pour nous en rendre compte. Les communautés sont imaginaires : Facebook, les fans de Cyprien, les propriétaires de montres Rolex, les gens « En marche » (désolée…moi je fais partie de ceux-qui-ne-sont-rien et fière de l’être :))

 

S’il faut encore prouver qu’il faut changer quelque chose à nos vies, il suffit juste de mentionner que le suicide tue plus dans le monde que les guerres et meurtres réunis…La bonne nouvelle (il en faut !) c’est que le nombre de meurtres diminue dans le monde et en Europe : de 20 à 40 pour 100 000 par an au Moyen-age, on est à 1 pour 100 000 en 2014 en Europe et 9 pour 100 000 dans le monde. Comme quoi tout n’est pas à jeter dans l’Etat. La violence est souvent familiale ou locale…

 

Mais il n’empêche que le bonheur vient de la satisfaction de nos instincts, Yuval Noah Harari parle de:

-l’instant présent, manipuler notre biochimie en méditant par exemple. Nous nous sommes hissés très vite au regard de l’évolution en haut de la chaîne alimentaire, ce qui peut expliquer nos restes d’angoisse : notre corps n’a pas eu le temps d’intégrer que nous ne sommes plus des proies quotidiennes.

-La communauté réduite, la famille, le couple, les liens sociaux

-les conditions matérielles suffisantes (au-delà de 6000 euros par mois, on n‘est pas plus heureux), un pas vers la décroissance, la vie simple

-l’absence de maladie et de douleur

-Le sens de la vie

Un bon baromètre dans ce domaine est l’ensemble des choses que les gens regrettent en fin de vie: avoir trop travaillé au détriment des relations avec leurs proches, avoir voulu trop plaire plutôt que suivre son coeur, exprimer ses ressentis, garder le contact avec ses amis, avoir fait le choix d’être heureux.

Mais aussi, au regard de nos ancêtres puisque selon Yuval Noah Harari : « La nature permet, la culture interdit », prendre ce qu’il y a de bon dans notre animalité et notre humanité et tenter de contrôler le reste en négociant, sans les refouler, avec nos côtés violents :

  • L’éducation
  • Le lien avec la nature: c’est un facteur important pour le bien être de notre espèce. Le sort qu’on lui fait illustre parfaitement ce que l’on s’inflige à soi-même: la nature en nous est tout aussi maltraitée.
  • Le rire
  • La place de la femme parce que d’une part notre vie est devenue plus facile et qu’il n’y a plus de raison de perpétuer l’écrasement de la femme pour se garder la nourriture rare (au passage voilà la raison de cette invention bizarre des chaussures à talons : tentative de compensation de notre petite taille due au fait que nous avons été affamées pendant des millénaires…eh oui, l’évolution aurait dû favoriser les grandes femmes à large bassin, mourant moins en couche, la différence de taille a certainement une raison autre que biologique) et que d’autre part la force physique n’est plus ce qui caractérise les points forts de notre espèce. L’homme aura à intégrer sa partie psychique féminine et la femme sa partie masculine.
  • Contrôler notre agressivité et notre violence innée,
  • Essayer de faire de son mieux d’un point de vue éthique.
  • Le langage, l’écriture
  • L’art, l’imagination, la beauté
  • Réguler les découvertes scientifiques et notamment les activités d’apprenti-sorciers autour de la génétique : nos enfants auront-ils encore le choix entre mourir et devenir des cyborg ? (bras dirigé par informatique, interface ordi/cerveau : Human Brain Project 2005, lapins fluos, projet de ressusciter Neandertal, etc.)
  • Au contraire, la prise en compte de la mort dans nos vies (faut-il sérieusement encore mendier 3 heures à son patron pour aller à l’enterrement d’un ami ??!! Mais dans quel monde vit-on ?)
  • Les croyances religieuses et la prise de conscience que ce qui était projeté sur des dieux extérieurs est en fait à dompter et apprivoiser dans notre psyché, car ainsi que le disait Nietzsche : « Dieu est mort » (Même si ces puissances se mettent en branle en lien avec l’extérieur, dans la relation au monde et à l’autre…je le sais car j’ai rencontré ces forces numineuses inimaginables  en plongeant dans ma psyché… mots dérisoires en comparaison avec cette expérience humaine). Cela implique d’essayer de devenir adulte et c’est loin d’être simple…cela implique aussi de connaître et d’affirmer notre individualité face à la masse. Martin Luther King parlait de devoir moral et de devoir intellectuel de ne pas se complaire dans la paresse intellectuelle, au risque de se laisser emporter dans des drames comme ceux du XXe siècle.
  • La fiction, se raconter…parce que nous sommes Hommes

 

  • DU TEMPS pour tout cela. Le temps de vivre, de réunifier notre être scindé à cause de la béné/malédiction de notre gros cerveau, à réconcilier avec notre âme de mammifère évolué puis, plus difficile, notre corps animal. Il faut pour cela un temps où on a conscience de vivre et où on n’est pas (trop) esclave de son patron, de son compte en banque, de son I phone.

Deux solutions s’offrent à nous :

– soit il faudra attendre une catastrophe écologique ou un changement climatique pour nous forcer à évoluer (très probable…) On sera alors contraints d’utiliser notre intelligence pour nous adapter. Et heureusement, si on trouve le moyen de s’autodétruire, d’autres espèces nous survivrons.

– soit il y aura suffisamment de personnes pour changer leur vie…et les sociétés changeront: on a le choix.

Comme je le dis souvent aux enfants qui doutent de leurs capacités : « Nous avons un cerveau d’homo sapiens, servons-nous en. »

Êtes-vous humains? 1/3

Qui sommes-nous ? Quelle est notre place dans ce monde, dans cet univers ?

Nous sommes faits, comme tout le reste, d’atomes, de molécules.

CHON. Carbone, Hydrogène, oxygène, azote. H2O…l’eau, qui nous constitue à plus de 70 pour cent. De la même matière que l’air, les pierres,  organisée en matière organique. Et du vide. Nous sommes effectivement des « poussières d’étoiles ».

A une échelle différente, nous sommes un agrégat de cellules. Comprenant un système producteur d’énergie identique à celui de cellules isolées, comme celles apparues dans les océans il y a peut-être 4 millions d’années  ou celles qui peuplent notre corps. Les gènes de ces cellules constituent la vie. Destinés à coder, telle une imprimante 3D, un être vivant se perpétuant, se reproduisant.

Lorsqu’on observe les embryons d’animaux évolués (reptiles, batraciens, oiseaux, mammifères, etc.), il apparait qu’aux premiers stades de formation de ces êtres vivants, ils sont ressemblants et qu’ensuite, les différentes espèces se « spécialisent ». L’organogénèse nous différencie dans un premier temps des poissons et batraciens, ne possédant pas le même système respiratoire. Puis des reptiles, du fait de notre sang chaud entre autres. Puis des oiseaux, du fait de la locomotion et de la parturition, différentes. « L’homme » fait partie des Mammifères.

Nous sommes donc des animaux aériens, à sang chaud, qui se meuvent sur terre et agissent à l’aide de leurs 5 sens, qui faisons naître des petits entiers et les allaitons. La spécificité de notre espèce d’homo sapiens parmi les mammifères est d’une part, notre verticalité et d’autre part notre cerveau, très gros, nous dotant d’une conscience et d’une intelligence certaine. Sans en avoir le monopole, nous sommes de plus des animaux sociaux vivant dans des sociétés très organisées.

Les ressemblances avec les autres espèces vivantes sont bien plus présentes que les différences.  Par la digestion et la respiration, nous métabolisons de l’énergie. Nous sommes issus du même code que ces autres animaux : l’ADN, en perpétuelle modification. Nous ne sommes qu’une version parmi d’autres, une espèce destinée à disparaître comme toutes les autres, qui ont vu ou verrons apparaître tôt ou tard des branches cousines. Une pensée pour toutes les autres espèces d’hommes, aujourd’hui disparues (de notre main?…), parmi elles, l’homo neandertalis.

Nous appartenons à une espèce en marche, qui se modifie jour après jour, naissance après naissance, mort après mort, comme dans un mouvement d’avalanche ou les volutes de neige se déversent en s’enroulant. Ainsi se déverse l’univers à une autre échelle.

Nous connaissons plutôt bien notre volet conscient : l’intelligence vers le positif comme vers le négatif, la raison, les inventions, le langage, les outils dans lesquels notre espèce est spécialisée, la construction, l’exploitation de la nature. De quoi alimenter les podcasts de France Inter et les programmes scolaires.

Nous sommes une espèce spéciale : nous sommes amis avec nos chiens, nous peignons des tableaux, nous avons des poils très longs sur la tête, nous croyons souvent en un dieu, ou en plusieurs, nous construisons des temples de l’outil : les centres commerciaux. Tout est complexe chez nous : la musique par rapport au chant simple des oiseaux, les jeux avec des stades de foot remplis quand les autres animaux jouent de manière moins organisée. La liste est infinie.

Où résident exactement nos différences avec les autres mammifères ? Celles  de l’intelligence raisonnée ne m’intéressent pas, on ne les connait que trop. Il me reste une volonté (paradoxale, j’admets !) de comprendre : qui sommes-nous d’un point de vue animal, instinctif (ça, nous l’avons oublié) et d’un point de vue spirituel où beaucoup reste à découvrir également. Notre passé et notre avenir…

Peut-être est-ce d’ailleurs la même chose…

Ce qui n’est pas conscient, raisonné pourrait justement nous rappeler ce qui fait l’humanité de notre espèce. Qu’avons-nous oublié de notre nature animale? Qu’en développer, qu’en juguler?  Qu’est-ce qui fait la spécificité de notre statut d’être humain par rapport aux autres animaux ? Répondre à ces questions conditionnera sans doute notre avenir et celui de nos enfants. Nous sommes les seuls dieux en ce monde, il serait temps que nous créions l’homme.