Working identity, Unconventional strategies for reinventing your career (identité professionnelle: stratégies non conventionnelles pour réinventer votre carrière) par Herminia Ibarra 2003
Voici les 5 idées phares de ce livre non traduit en français:
1)Selon l’auteure, il faut trois ans pour quitter un travail et créer des substituts, et créer le changement.
Dans ce livre, de nombreuses personnes ayant réussi leur reconversion professionnelle aux Etats-Unis ont été interviewées par Herminia Ibarra sur la trame des questions suivantes :
Rétrospective : Déroulé de carrière, Pourquoi changer ? Combien de temps ? Comment était cette période de transition ? Combien d’options considérées, jusqu’où les avez-vous menées ? Qu’est-ce qui était le plus dur ? Quels autres changements de vie en parallèle ?
Change in progress : Pourquoi quitter ce travail ? Quelles idées vous faites-vous des alternatives ? Lesquelles avez-vous exploré et comment ? Avez-vous reçu de l’aide ? Rencontré des personnes inspirantes ? Qu’est-ce qui ne vous a pas été utile ? Quel a été votre processus de pensée ? Décrivez votre transition ? Qu’est-ce qui a été le plus dur ? Comment avez-vous éliminé les options écartées ?
2) Trouver une cohérence entre tous nos « selves » (tous nos « soi »), entre le cœur et la tête car l’image du futur est issue d’un choix rationnel ET émotionnel.
Qui sommes-nous ? Qui ne sommes-nous pas ? (envisager aussi les routes non prises par le passé.)
Cela implique d’aller dans de multiples directions, de mener plusieurs actions en même temps, ne pas se censurer « what if… » ?: de se questionner et s’engager. Toutes les options considérées nous changent.
→ Explorer ses différents « selves » (moi). Lister les différents « moi » que je pourrais devenir.
3) Ecrire le récit de notre parcours et identité.
Ecrire son histoire : Pourquoi ce changement ? Quelles valeurs ont changé en moi ? Quelles valeurs sont restées les mêmes ? Une bonne histoire permet de convaincre les autres de nous aider à nous réinventer. Le « dramatic moment », est le moment théâtral où on a compris que le changement devait s’effectuer. Le récit doit comprendre : Beginning, low point, climax, ending (début, poursuite, moment fort, fin). Il est l’interprétation de notre passé, de notre vie, il doit faire le lien entre le vieux et le neuf. Essayer les différentes versions de notre récit sur les autres, voir les réactions positives, ou négatives. Dire et redire son histoire.
Se constituer un port-folio, avec les différents projets et partenaires de notre carrière. Ce qui change, ne change pas.
Lister ses compétences, ses intérêts (les activités extraprofessionnelles montrent notre engagement), ses traits de personnalité, ses valeurs, ce qui est important pour nous.
Gauguin est allé à Tahiti à 40 ans, Dante a écrit la Divine comédie à 40 ans. Tout est possible!
→ L’identité en pratique (connections, expériences, sens)
4) S’engager en expérimentant et rencontrant de nouvelles personnes.
Refaire une liste de métiers numérotés et les EXPERIMENTER dans le monde. « We become what we do » (on devient ce que l’on fait).
-essayer de nouvelles compétences,
-aller aux endroits où on veut être
-côtoyer les gens de ces milieux
Les moyens :
-temps perso
-finances
-Explorer les nouveautés
-examiner les choses qu’on aime
« Do and experiment in a fresh context » : Faites et expérimentez dans un contexte nouveau. Faire avant de réfléchir, ce que je fais des événements. AGIR, pas seulement introspection. Avancer PAS A PAS (« small wins »)
Considérer le « Former job » (job précédent), durant cette transition, devenir un ex, désinvestissement de fait des cercles d’anciens collègues. Identifier les tâches positives et négatives de notre ancien métier/poste. Ce qui nous stressait ? (la connaissance est émotionnelle avant d’être intellectuelle). Y avait-il un manque de flexibilité dans ce poste? Une vocation ratée? Vos valeurs ont-elles été remaniées au fil des années. Prendre en compte la vie familiale est-il devenu important pour vous? Votre travail n’avait-il pas assez de sens?
Côtoyer des personnes différentes, identifier les personnes admirées, à qui on voudrait ressembler et entretenir des relations avec celles-ci car elles peuvent devenir des guides. A l’inverse, détecter les gens à qui on ne veut pas ressembler et pourquoi. Dans le nouveau milieu, le vocabulaire est différent, les habitudes aussi (à faire/à ne pas faire).
La pyramide du changement :
Base 3 : Ce qui est implicite, désirable, possible dans notre vie/monde?
Premier étage 2: quelles compétences, motivations, valeurs?
Sommet 1: quels métier, entreprise, secteur?
→ Faire le lien entre les identités. Devenir un « ex »-…, vivre les contradictions et essayer les différentes identités
→Examiner les débouchés, devenir soi-même, devenir ce qu’on est, ce qu’on FAIT.
→Construire un changement profond, à petits pas, avoir conscience des fondations cachées en nous et de nos buts.
5) Une fenêtre d’action s’ouvre, se referme après. Le bon moment, c’est le KAIROS, ne pas agir de façon prématurée non plus… Les risques pris doivent être rationnels : on ne peut pas sauter avant de vraiment savoir ce qu’on veut. Mais saisir les opportunités.
Pour ma part, j’ai pris conscience en janvier 2018 qu’il fallait que je change de voie après 18 années professionnelles, je suis en formation et réactualiserai cet article afin de faire part des limites et réussites de ma démarche de reconversion professionnelle.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le déroulé de ce livre, Olivier Roland, écrivain et blogueur l’a résumé en français:
https://des-livres-pour-changer-de-vie.com/identite-professionnelle/
Autre piste: le centre de gravité professionnel:
https://passagedecap.wordpress.com/identifier-son-centre-de-gravite-professionnel-avec-le-cgp/