Gérer les personnalités difficiles et au profil toxique 1/4

Afin de présenter de manière globale la problématique des personnes toxiques, qui relèvent de différents fonctionnements qu’on a parfois du mal à distinguer, surtout du fait (heureusement) qu’on en rencontre rarement…je m’appuierai sur l’émission de France Inter « Comment gérer les personnalités difficiles et toxiques » dans l’émission « Ca va pas la tête » du 18 août 2016.

Dans cette émission, il est dit que pour gérer ces personnes il faut de l’expérience en la matière (ce qui ne représente pas vraiment une chance…je peux en témoigner) et une personnalité forte. Le problème, c’est qu’au delà de ces professionnels qui notamment les prennent en charge quand par miracle ils veulent accéder à une thérapie ou autre pour s’améliorer, tout le monde, même sans personnalité forte, peut dans sa vie être confronté à ces personnes. Je me place ici du point de vue de l’entourage, et non du « malade » ou de la personne ayant un comportement déviant, c’est un autre problème, mais je signale juste que ces personnes peuvent parfois souffrir plus que nous, sans que cela doive nous amener à cautionner leurs comportements.

La liste des profils évoqués dans cette émission sont:

  • l’opposant (de mauvaise foi, harceleur, girouette, ventre mou)
  • le critiqueur
  • l’histrionique (cherche l’attention)
  • le passif agressif (saboteur sournois, monde de non-dits)
  • le psychopathe (nocif, manipulateur, sans remords, sans empathie)

Dans la logique de la prise de pouvoir évoquée dans l’émission (ce sont trivialement tous, homme comme femme, des « mâles dominants »), je suis tout d’abord surprise que les « ventres mous » (résistance passive à ce qui doit être fait, mais personnalités plutôt sympas) soient inclus dans les personnes difficiles. J’ai eu affaire dans le milieu professionnel à deux personnes correspondants à ce profil, et même s’il peut y avoir des répercutions gênantes, ce n’est quand même pas la même chose que de devoir gérer une personnalité aux comportements pervers!

On sait que l’on est face à une personne au profil toxique lorsqu’on sent un malaise physique et psychique. Certains peuvent être très dangereux, il faut être prudent notamment avec les « psychopathes » (cf plus haut). Dans ce cas, la fuite peut être salutaire pour éviter la dépression ou des passages à l’acte violents. Il faut dans tous les cas se demander pourquoi on reste en contact avec une personne néfaste, si on a le choix ou pas (travail), et pourquoi on fait le choix de couper les ponts. Cela dépend de chaque situation et chaque personnalité.

Les trois maîtres mots pour agir selon l’intervenant de l’émission sont : SE PROTEGER, STABILISER, NEUTRALISER.

Pour chacun des profils, des pistes de contre-manipulation sont proposées. Pour ceux que cela intéresse pour un profil particulier, je vous laisse découvrir les conseils de l’émission dont voici le lien:

https://www.franceinter.fr/emissions/ca-va-pas-la-tete/ca-va-pas-la-tete-18-aout-2016

Il faut bien avoir en tête qu’on ne peut pas changer ces personnes, il faut réagir de manière adéquate en ne laissant pas prise sur soi. Cela peut être très très éprouvant (euphémisme.) Dans l’émission, il est question de DISTANCIATION CONSTRUITE.

Note personnelle non évoquée dans l’émission: les relations de ce type tournent souvent autour de trois pôles où les rôles peuvent basculer de l’un à l’autre selon les circonstances et les relations: le bourreau, la victime et le sauveteur. Vouloir sauver à tout prix quelqu’un est donc un comportement qui présente parfois un risque selon les personnes qui sont en face. De même la victime peut parfois se transformer en bourreau. Attention donc aux relations où deux de ces trois pôles sont en jeu.

Une pensée pour ceux qui malheureusement rencontrent ces personnes dès la naissance…ceux dont c’est un parent. Le chemin sera long et au mieux la première partie de leur vie sera détruite. Il faut garder espoir en la résilience…Récemment un jeune homme de mon entourage large m’a appris que sa mère avait des traits de psychopathie. Ce qui m’a étonnée, c’est que malgré ma triste expérience, je n’avais pas du tout vu à travers la mère de cette personne. Ainsi, il apparait qu’une personne peut être éminemment toxique pour une autre sans que cela se voit. On ne peut jamais être sûr de rien, il faut donc s’abstenir de juger une situation impliquant plusieurs personnes en conflit. Souvent les violences ont lieu bien loin du regard de témoins. C’est ce que m’a appris ce jeune homme et s’il lit un jour ces lignes, je l’en remercie. Lorsqu’on vient d’une famille dysfonctionnelle, cela se répète souvent de génération en génération. Il est donc important d’essayer de travailler sur soi d’une part pour ne pas répéter le schéma en étant attiré par des amis, un conjoint toxiques et d’autre part pour que ses descendants soient heureux, même si parfois notre propre existence a été sacrifiée par les générations précédentes. En quelque sorte, commencer une nouvelle vie, une nouvelle lignée, la plus saine possible…Cela prend des années et parfois des décennies.

Peut-être que les personnes les plus douces, compréhensives etc. ont davantage de risque de se trouver dans ce genre de situation…

  • Altruisme (tendance naturelle à aimer et à aider son prochain)
  • Autodérision (capacité à se moquer de soi-même)
  • Bon fond
  • Créativité
  • Curiosité (désir de comprendre, de connaitre, de s’instruire)
  • Empathie (capacité à se mettre à la place d’une personne et de ressentir ce qu’elle vit/ressent)(par ex: si je vois une personne qui souffre, je vais me mettre à ressentir sa souffrance)
  • Enthousiasme (Forte émotion se traduisant par de grandes démonstrations de joie)
  • Exigence de soi
  • Force de caractère (par ex: supporter des choses que beaucoup ne supporteraient pas bien longtemps)
  • Générosité (disposition à donner sans compter)
  • Modestie (absence de vanité, d’orgueil)
  • Naiveté (« innocence de l’enfant »)
  • Ouverture d’esprit (« facilité à comprendre et à admettre des idées et opinions qui sont nouvelles ou inhabituelles »)
  • Probité (« Droiture, intégrité, honnêteté, justice au sens ‘moral’ « )
  • Remise en question (« capacité à envisager que ses hypotheses ou croyances sont potentiellement erronées »)
  • Sensibilité

Si on se reconnait dans cette description, il faut être particulièrement vigilant de ne pas se laisser entraîner dans une relation où on pardonne tout à l’autre en faisant passer notre propre personne après l’autre. Il est important de se faire respecter et de poser des limites.

Bon courage à ceux que l’expérience douloureuse passée ou présente aura mené jusqu’à ces lignes. Je pense pour finir à l’histoire actuelle d’une femme de mon milieu professionnel, qui vit la violence conjugale. Il est urgent dans ces situations de contacter son médecin, un service d’urgence psy (exemple CAPSI de Vertou en 44, rdv gratuits et rapides à partir de 16 ans) et de préparer en secret son sauvetage.

Plus légèrement (?), pour se distancier des aspects mortifères de cette réalité humaine, vous pouvez retrouver un second article traitant des films et romans créés sur le sujet, dans la rubrique « culture » du site.