Une révélation ce matin, à l’écoute d’une émission de France Culture (janvier 2016), portant sur l’écopsychologie, et dont le lien est en fin d’article pour ceux qui auraient un peu de temps pour l’écouter. L’invité en est le sociologue et journaliste de formation, Michel Maxime Egger qui travaille comme responsable d’ONG pour le développement durable et des relations Nord-Sud plus équitables.
Cette notion d’écopsychologie regroupe ce qui me parait primordial concernant l’écologie et nos modes de vie (écologie, décroissance, éducation, etc.) et formule l’intuition présente chez moi de plus en plus fortement, et attestée par les différentes rubriques de ce site, selon laquelle il y a un lien très fort entre notre psychisme et les orientations à donner à l’avenir de l’humain et de la nature dont il est partie prenante.
Cela fait un drôle d’effet de lire que chez d’autres personnes (principalement outre-Atlantique en l’occurrence), émerge une conception de la vie et des priorités identiques aux miennes, qui formulent et relient en un bloc toutes ces prises de conscience humanistes et écologiques. L’écopsychologie est en réalité la pierre de touche de tout ce qui fait sens, de tout ce qui pourrait être notre avenir si, optimiste et confiant, on se laissait aller à espérer un monde positif pour nos descendants et pour la planète.
Voici ce que ce concept recouvre, selon Theodore Roszak (The voice of the earth). Il avance l’hypothèse d’un « inconscient écologique ». On ne peut prendre soin de la planète sans soigner notre psychisme inconnu pour la plupart d’entre nous et inversement, soigner et prendre soin de la Terre aura un impact positif sur la santé psychique (et physique) des humains.
1. La synthèse en train d’émerger entre l’écologie et la psychologie
2. L’application intelligente des perceptions écologiques à la pratique de la psychothérapie
3. L’étude de notre lien émotionnel avec la terre4. La recherche de paramètres d’évaluation de la santé mentale, basée sur l’environnement
5. La redéfinition de la santé mentale en incluant le bien-être de la planète entière.
L’intuition que j’avais à ce sujet est que pour pouvoir espérer un changement des comportements collectifs des humains, notamment en matière d’écologie, il fallait passer par une redécouverte de notre humanité unitaire, largement développée par ailleurs dans les rubriques Psychologie, Rêves, Philosophie de ce blog. Nous sommes parfaitement au courant des problèmes climatiques et écologiques sur notre planète, et cela mène à 3 pour cent de voix aux dernières élections législatives dans ma région pour les partis verts…(je me répète, mais il y a de quoi être dépité…) En réalité tout le monde s’en fout, on n’a aucune réelle conscience de ce que nous sommes en train de faire sur cette planète et même pour ceux qui le savent intellectuellement, cela ne change absolument rien à leurs modes de vie consuméristes (malgré mon mode de vie un peu en décalage, j’ai bien évidemment encore un bon pied dedans). Je sens confusément mais avec une grande acuité que c’est justement par l’exploration de notre inconscient, de nos facettes humaines ET NATURELLES déniées et oubliées que nous pouvons vraiment comprendre les choses et changer nos comportements. Nous sommes actuellement dissociés en deux parties: le mental et…notre nature, le coeur, les émotions…Notre capacité à être triste, en colère à ce sujet, à avoir peur pour l’avenir de nos enfants sont anesthésiés tout comme la grande joie et le sens ressentis lorsqu’on est en contact avec la nature, en nous ou à l’extérieur de nous.
Selon les intervenants de cette émission de radio, les sources primaires de satisfaction que nous consommons pour tenter de combler nos manques (angoisses, manque de reconnaissance, insécurité, identité floue, manque à être…) se trouvent être dans la possession de biens de consommation, ce qui provoque un cercle vicieux de plaisir/frustration s’auto-alimentant. Ce fonctionnement est structurel, c’est le moteur de la société de consommation. On court après l’argent pour pouvoir acheter notre dose quotidienne. Plus on travaille, moins on a le temps de se rendre compte qu’il existe autre chose: la vraie vie!
Les nourritures efficaces face à ces manques n’ont pourtant rien à voir avec la consommation: ce sont la nature, le lien au sacré (perdu depuis environ 300 ans dans le piétinement constant de notre nature, et dont, en tant qu’enfant du XXe siècle, je n’avais aucune idée de l’existence jusqu’à cette découverte de l’Insconcient) et le lien aux autres, les relations humaines (pour cela aussi: pas de temps. Le nombre d’heures ahurissant durant lequel nous travaillons/achetons/regardons des écrans réduit considérablement la sociabilité. (Petit aparté pour dénoncer au sujet de la question des rythmes scolaires la préoccupation principale de trop nombreux parents: comment faire en sorte que mon enfant passe un maximum d’heures en collectivité et que je paye le moins possible?)
La nature n’est pas extérieure à notre être: nous en faisons partie, elle est présente à l’intérieur de nous. La maltraiter à l’extérieur fait écho au fait que nous la maltraitons aussi à l’intérieur. Les troubles de santé liés à la mauvaise alimentation en sont un témoignage, mais les maladies psychiques aussi…le bien-être éprouvé par des personnes dépressives après une promenade dans la nature l’atteste. La maltraitance des femmes plus ou moins marquée selon les endroits en est un autre aspect.
Selon Jean Pergame (évêque orthodoxe d’Orient), la perte du sens du sacré est en cause quant à la crise écologique actuelle et les troubles psychiques des humains en perte de sens.
Trois axes pour construire un futur où puisse se déployer la vie:
-Se connecter à la nature, dans un état d’esprit méditatif
-Donner en échange de ce qui nous a été donné par la Nature (quelle gratitude!)
ET surtout:
-Se connaître au-delà du disque dur qui nous sert de cerveau, pour que l’écologie émane de l’intérieur, du coeur.
« Simplicité, indépendance, magnanimité, confiance. » (émission radio citée plus haut).
Toutes les personnes touchant à ces disciplines si différentes: psychologues, enseignants (je pense à Céline Alvarez: éduquer humainement les enfants à autre chose qu’un mental desséché), scientifiques, agriculteurs, tout à chacun,…peuvent oeuvrer dans ce sens. C’est en tout cas ce que j’essaye de faire dans mon coin, de plus en plus, depuis plusieurs années (dans des domaines aussi différents que l’écologie, la résistance à la société de consommation et achat aux producteurs locaux, biologiques, faire la cuisine, marcher au vert, offrir une activité sportive ou un massage à son corps, méditer, la culture, la féminité, la créativité, le travail sur soi etc). S’affermit en moi l’espoir et la conviction que c’est une tendance que vont suivre de plus en plus de personnes de notre génération. L’inconscient peut par la force du collectif mener vers de grands mouvements de vie ou de mort (Nazisme…), celui-ci est positif et il est évident que ces tendances commencent à drainer tous ces nombreux acteurs, différents.
Tout en faisant attention aux risques de récupération de ces émotions par des mouvements sectaires ou autres….
Lançons-nous!
On a découvert il y a 400 ans que le soleil ne tourne pas autour de la Terre. Il est maintenant temps de découvrir que la Terre ne tourne pas autour de l’homme.
Portez-vous bien!
Lien vers l’émission radio (45 min environ)
https://www.franceculture.fr/emissions/les-racines-du-ciel/l-ecopsychologie
Lien vers un site internet où différentes personnes (visionnaires…?) tentent de faire naître l’écopsychologie que j’expérimente et vis de l’intérieur dans mon voyage dans l’Inconscient et dans la vie extérieure.