Balance ton porc sans devenir une truie :))

Suite à la polémique qui a suivi en février dernier les propos malheureux de Caroline De Haas, selon lesquels « un homme sur deux ou trois serait un agresseur », il convient de souligner deux choses: le mouvement de dénonciation des violences faites aux femmes procède d’une excellente dynamique, mais l’équilibre des femmes ne se fera pas sans la présence et l’acceptation des hommes. J’ai moi aussi été agressée en pleine rue en 1999, sans trop de « gravité » cependant, mais si cela est aussi arrivé à ma soeur, mon mari a également subi dans ses jeunes années une agression, raciste celle-ci (« Face de craie, appelle-les TES flics »), alors qu’il est un homme: dans ce cas comme dans d’autres où le racisme n’est pas en cause, la violence pouvant bien sûr être gratuite, la violence s’exprime plutôt par des coups…

Pour ce qui est du volet positif de ces mouvements (balance ton porc sqq), voici une vidéo pleine d’émotions  d’une américaine bien connue, car nous pouvons nous réjouir de cette avancée:

https://www.pressafrik.com/Video-Le-discours-d-Oprah-Winfrey-au-Golden-Globes-2018-sur-les-harcelements-sexuels-et-les-viols-subis-par-les-femmes_a175960.html

Mais d’un point de vue personnel, psychologique et sociétal, même si nous manquons encore cruellement de féminin, il faut noter que l’évolution humaine ne passera pas sans une harmonie et un équilibre entre les sexes.

Les hommes ont également vécu des siècles difficiles: ce sont eux qui partaient à la guerre, qui mourraient dans les tranchées, eux aussi qui se tuaient à la tâche dans les usines ou les mines…ce n’est qu’un exemple…

Il y a aussi des hommes très bons, très justes, je vis avec l’un d’entre eux et il ne faut pas oublier que pour révéler à chacun sa nature profonde, la confrontation à long terme avec l’autre, et le vécu d’un bout de chemin avec lui (pour ceux qui en ont la chance), est nécessaire pour aider à faire grandir la part de l’autre dans notre propre psychisme (animus de Jung chez la femme, anima chez l’homme, pour caricaturer). Les couples « jetables » n’y aident pas vraiment…

Ainsi que le disait déjà Jung il y a de nombreuses décennies, le rôle des mères/parents est important en cela, dans la mesure où elles éduquent filles et garçons, et que c’est en partie par elles et par le modèle du fonctionnement familial que se construisent les enfants.

Un retour au matriarcat d’il y a quelques milliers d’années n’est pas une solution, le futur ne doit pas passer par une prise de pouvoir de la femme sur l’homme après ces millénaires de patriarcat, mais par l’équilibre entre les pôles masculins et féminins de chacun, qu’il soit homme ou femme, et l’ouverture à l’autre et non son rejet, car trop de « même » est définitivement nocif pour l’humain (l’autre pouvant bien sûr être du même sexe).

Le principal problème auquel nous devons nous attaquer à mon sens est l’exposition de nos jeunes à la pornographie, accessible beaucoup plus facilement dans notre monde numérique. Je pense à deux jeunes gens de 12-13 ans renvoyés du collège de ma fille pour attouchements sur une jeune fille de leur âge et divers comportements de ce type…au moins l’un d’eux semble pourtant être un adolescent avec un bon fond…Je peux même affirmer que ce genre de gestes catastrophiques a lieu dès le plus jeune âge dans les écoles, même par des enfants de 7-8 ans, et là, on se demande, malgré l’effet d’entraînement de copains (je parle d’une petite fille de CE2 plaquée au sol et touchée par 4 garçons de CE1, dont 3 « suiveurs » très gentils), d’où vient l’idée de tels gestes violents. J’ose espérer que dans ce cas, l’exposition à la pornographie n’est pas en cause, j’ai plutôt l’impression que ces enfants sont contaminés inconsciemment par l’ambiance de ces images sur les personnes de leur société. La pornographie et son accès facile dans les plus jeunes années (parents, vous objecterez le « contrôle parental?…sachez que le Bluetooth est un moyen très simple de le contourner: un copain peut envoyer sa vidéo par ce biais sur le téléphone de votre ado…) accentue sans aucun doute ces comportements et pollue la sexualité future des individus, ce qui est très triste pour eux. Il est nécessaire d’en parler avec les enfants avant leur entrée au collège (pour leur expliquer que ce n’est pas la vraie vie et qu’il faut essayer de s’en détourner pour éviter une pollution psychique en attendant de vivre ce qu’est une relation amoureuse) car de nos jours une proportion non négligeable des sixièmes a déjà visionné des contenus pornographiques.

Bref: balançons nos porcs, sans devenir truies et faisons attention dans la mesure du possible…à nos porcelets.